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Le combat de Fauch, une bataille des guerres de Rohan en Languedoc , septembre 1621

Le combat de Fauch, une bataille des guerres de Rohan en Languedoc , septembre 1621

« A FAUCH, A FAUCH ! »

Un épisode de la première guerre de Rohan,

le combat de Fauch, le 3 septembre 1621

Henri de Rohan

 

« De toutes les actions de la guerre, la plus glorieuse et la plus importante est de donner bataille, le gain ou la perte d’une ou deux bouleverse des Empires entiers. »[1]

Le contexte : le grand siège de Montauban :

Depuis Mai 1621, l’armée royale, commandée par le Connétable de Luynes, en présence du jeune Roi Louis XIII, assiège la place de sûreté de Montauban, défendue par les protestants français, fidèles à l’appel à la révolte lancé par l’Assemblée de la Rochelle, l’an dernier. Après avoir pris quelques places en Béarn, l’armée royale bute sur les solides fortifications et la détermination de sa garnison et de ses habitants. Commence alors une «On fait maintenant une  guerre plutôt de Renard que le lions »[2] où chaque camp essaie d’affaiblir l’autre sur les théatres périphériques. Une guerre de coups de mains et de combats plutôt que de grandes batailles.

Pour leur compliquer la tâche, l’âme de cette révolte, Henri de Rohan, gendre du fameux Duc de Béthune Sully, général des troupes protestantes en Bas-Languedoc a quitté la ville avant son encerclement pour organiser un « renfort » destiné à harceler les troupes assiégeantes et à couper leurs lignes de ravitaillement. Il s’établit à Castres après un périlleux voyage où il manque de peu, au passage du Tarn, vers L’Isle sur Tarn, d’être pris par les royaux aux ordres du baron d’Ambres, louis de Voisins, vétéran des guerres de religion[3]. De cette ville, par les vallées du Sidobre et Millau, il peut aller recruter de solides volontaires Cévenols prêts à défendre leur foi les armes à la main, ainsi que des mercenaires qu’il fait entretenir sur sa cassette et les fonds octroyés par l’Assemblée. Il peut aussi compter sur le soutien des villes protestantes du Tarn et du Quercy : Castres, Réalmont, Puylaurens, Lombers, Briatexte, Roquecourbe, Tonneins, Saint Antonin, Monestiés, Cordes, Nègrepelisse, Tanus, Millau parmi d’autres.  Les milices locales s’arment et sont prêtes à en découdre, tout comme la noblesse des environs qui lève à ses frais des volontaires. Castres forme un régiment de quatre compagnies que le duc entretiendra jusqu’en 1622, ce qui double ses forces. On répare ou on fond des canons pour les opérations de siège. Ce sont davantage des couleuvrines, plus mobiles que des « canons », pièces lourdes, qu’on préfère emprunter aux villes proches, comme on le fera à Réalmont.

Pour contrer cette menace sérieuse sur son flanc droit, et garantir les voies stratégiques de la vallée du Tarn et de la Garonne, vitales pour l’approvisionnement de l’armée royale, il dépêche le Duc d’Angoulême commandant de la cavalerie légère de France, la tête d’un fort contingent de cavalerie (1500 à 1200 cavaliers en 17 à 18 compagnies, selon Dom Vaysette ) , point fort des armées royales et de régiments royaux (au total 4000 hommes de pied , probablement les régiments de Cornusson , Montmorency, du Piémont (de passage en 1622), de Pibrac (1622), afin de consolider les défenses des villes de la vallée du Tarn (estimées à 1500 cavaliers (dont la compagnie de chevaux légers d’Ambres, celle du comte d’Aubijoux, de Grandval), 500 fantassins du régiment d’Albi commandés par Lescure, le régiment d’Aubijoux ( 4 cies Grauhlet) , celui D’Ambres dirigé par le sieur de Gachapel, 1er consul de Lavaur (10 cies Lavaur) : Albi, Rabastens, Gaillac et Lavaur et Saint Sulpice, menacées directement par le parti protestant . Il leur demande une levée exceptionnelle de troupes et de fonds. On renforce le régiment d’Albi et on fait lever par le marquis de Lescure un second régiment.

Le contrôle de la vallée est le meilleur moyen d’empêcher l’arrivée du renfort. On craint aussi qu’emportées par le mouvement général de la révolte, d’autres villes et seigneuries locales passent sous le contrôle de Rohan, ce qui décuplerait ses moyens militaires. Angoulême estime que Rohan ne peut secourir Montauban qu’en suivant trois voies possibles : Par le sud, en passant par Caraman, puis en descendant vers la vallée de la Garonne par le fertile et riche Lauragais, qui est le chemin le plus aisé, mais celui-où Rohan sera constamment menacé par des troupes venant de Toulouse, des villes catholiques, et les meilleurs régiments de cavalerie de l’armée royale. Par le sud de la vallée du Tarn, il devra, s’il veut faire passer bagages et artillerie, contester le passage du Tarn en s’emparant d’un gué ou d’un pont à Rabastens, Gaillac (le consul Séguy y dispose d’un détachement de 400 hommes, soit un régiment à 4 compagnies (ADT C877)) ou L’Isle sur Tarn, qu’Angoulême pourra facilement secourir. Par le nord de la vallée du Tarn, Cordes et Saint Antonin et à travers ses collines, chemin « inaccessible à la cavalerie », mais limitant la taille des contingents envoyés à des troupes d’infanterie équipées légèrement et sans aucune artillerie.

Rohan n’a donc pas le choix, il doit recruter des troupes et donc tenter de faire basculer la vallée du Tarn dans son camp protestant mais sans « gaspiller » ses maigres forces. Angoulême décide de faire de même afin d’obliger Rohan à disperser ses troupes en menaçant les places protestantes de Lombers et Réalmont en septembre. Mais en réalité, ces attaques sont feintes, Angoulême garde avec lui une « force de frappe » principalement composée de cavalerie, afin de surprendre les forces protestantes qui en ont peu.

C’est le récit qu’en fait le Mercure François de 1621 :

« Toutes ces raisons balancées le Duc d’Angoulême conclut que le Duc de Rohan feroit de deux choses l’une, assavoir, qu’il viendrait à Castre faire son gros, & avec des pieces attaquer quelques petits forts, tant pour donner réputation à ses armes, que pour raire vivre ses troupes du butin, seul moyen qu’il avait de les maintenir : ou que prenant la teste (le nord) du Tarn, il s’écouleroit vers Cordes et Monestiés, & delà audit S. Antonin. Sur cela ledit sieur Duc d’Angoulême résolut de passer la rivière, & venir se loger à la tête de trois petites villes qui tiennent pour les rebelles reformés (Lombers, Réalmont, Briatexte), et ce pour deux desseins : que s’avançant vers l’ennemi, il jugera mieux de ses desseins et, en cas qu’il voulust passer, son chemin estant plus long, les attaques que le duc d’Angoulême leur ferait le rendrait quasi-impossible. »

La confrontation de ces deux stratégies va aboutir, sur ce front, à l’épisode local, mais très violent et décisif du combat de Fauch, le 3 septembre 1621. Le lieutenant principal de Rohan, le marquis de Malauze, ainsi que d’autres chefs y sont battus et contraints à la reddition par les troupes d’Angoulême soutenues par celles de l’évêché d’Albi.  Fauch est un village entre Albi et Castres défendu par un « fort », c’est-à-dire une fortification bastionnée assez simple établie autour de son église sur une petite éminence. Les fermes en contrebas constituent des éléments de la fortification dont on peut encore voir certains vestiges sur place (meurtrières et trous ronds pour mousquet en angle des certaines maisons proches de l’église. Le Mercure de France la qualifie de « bicoque », mais les vestiges actuels montrent que ses murs n’étaient pas faits de levées de terre, comme l’immense majorité des fortifications rurales de la région[4] et constituaient un bastion refuge pour les paysans des environs, héritage des guerres de religion « garantie » contre les coups de main. Déjà, du 12 au 31 mars 1616, lors de la première prise d’armes de Rohan, des combats avaient eu lieu à Fauch entre le vicomte de Castelpers, Panat et le Baron louis de Lescure, qui avait « délivré » Fauch de sa garnison protestante placée là par le Vicomte depuis le 12. Le capitaine Arnaud du Portal des milices de Dénat y avait été tué (ADT4 EDT GG69 Gras).

Les deux forces en présence :

«Que si la guerre se faisoit en un pays serré, ou de montagnes, ou de forests, ou de marez, ou de hayes et fossez,  & qui aye force places fortifiées ; pour ce que la guerre se reduit plustôt en sièges, qu’en batailles et combats de campagne, alors il faut fortifier son infanterie. & ces deux corps sont si nécessaires l’un à l’autre qu’une armée ne peut s’estimer bonne ny subsister s’ils ne sont également et bien entretenus …. (Je ferai mon armée) En un pays serré d’uns sixième part de cavalerie sur cinq d’infanterie , comme sur vingt mille homme de pied quatre mille chevaux »[5]

Rohan charge le marquis de Malauze, son lieutenant, de former « son gros » et à partir de Réalmont, protéger et soulager Lombers. Il établit son camp à Réalmont, vers laquelle affluent les renforts locaux de Saint Rome et Sénégas. Les milices et la noblesse veulent en découdre et « régler l’affaire » rapidement. En effet, contrairement aux rares régiments soldés, ces troupes, quoique motivées et exercées, doivent laisser leurs activités pour combattre. Or à cette saison, nous sommes en période de pleine activité agricole. Cet aspect sera déterminant dans les choix de Malauze. Il est rejoint par Boyer, venu de Castres avec son régiment de 1000 hommes, soit dix compagnies. Il dispose déjà du régiment de Mazaribal (5 compagnies), de celui de Saint Amans (500h soit 5 autres compagnies), la Nougarède et des cornettes de cavalerie volontaire. En effet, chaque noble commande généralement une cornette de 50 maîtres plus ou moins cuirassés, auxquels s’ajoutent des mousquetaires à cheval , des carabins ou des volontaires , légèrement armés.

Le Mercure dresse « l’estat des troupes du marquis de Malauze qu’il surestime probablement afin d’accentuer la défaite des Protestants :

« Le Duc de Rohan pour contenir ce peuple, lequel d’ordinaire ne voit les choses que par les yeux de la passion, d’envoyer deux de ses meilleurs régiments (cévenols) qu’il eut, à savoir des Sieurs de Boyer et de Mazaribal composés de quinze enseignes complètes (soit des régiments avec des compagnies à effectif complet), pour se joindre à la cavallerie du Marquis de Malose & de S. Rome, -de plus de quatre cents chevaux. & aux Régiments du Baron de Sainct Amans, La Nougarède, Baron de Sénégas, et plusieurs autres volontaires, le tout faisant trois mille hommes de pied, & quatre cent cinquante chevaux. »

Rohan précise que ces troupes étaient de 3000, mais une autre source, proche de Rohan indique un contingent de 2500 hommes, correspondant un peu plus à la réalité. Selon l’ordonnance de la Rochelle de 1621, l’art 19 fixe la taille des compagnies d’infanterie à 100h et des cornettes à 50. En théorie les régiments étaient de 500 hommes en cinq compagnies, mais la moyenne réelle se situant autour de 80 , la plupart étaient autour de 400h. On retrouve ces chiffres dans les effectifs énoncés par les sources, ce qui fournit un indice sur le degré d’organisation des troupes protestantes « réglées » sur un pied de guerre quasi-permanent depuis au moins 1615 :

L’armée protestante

Henri de Bourbon Malauze,

Pour l’infanterie :

-Régiment de Boyer 1000h, 10 compagnies en deux bataillons, On connaît les noms des capitaines des 5 compagnies survivantes d’un de ces bataillons , qui participe au « secours de Montauban » : Le Monnac, La chassagne, Villares, Croze et la Sagesse

-Régiment de Mazaribal , issu du Régiment de Malause, (milices de Réalmont ?) 500 à 1000h mais il est probable que Malause laissa au moins un bataillon à Réalmont,.

-Régiments de Saint Amans (milices) 500h et du Baron de Sénégas et la Nougarède (milices) un total de 10 compagnies, en deux bataillons de 400 à 600h enrégimentés ensemble, donc moins exercés que ceux de Réalmont et de Boyer.

Ce qui fait un total de 5 bataillons d’infanterie que nous retrouverons dans le déploiement décrit par Le Mercure

Pour la cavalerie :

La Compagnie de Saint Rome : 50 maîtres (chevaux légers) avec probablement 10 carabins ou arquebusiers à cheval comme il était d’usage

La Compagnie de Malause :  Une compagnie de 80 maîtres, peut-être une de gendarmes, probablement des chevaux légers organisée en deux escadrons de 40h (donc environ 10 à 20 carabins en support)

La Compagnie de Sénégas : 50 Chevaux Légers volontaires

La Compagnie de La Nougarède : 50 chevaux volontaires ou mousquetaires à cheval

La Compagnie de Saint Amans : 50 chevaux volontaires ou mousquetaires à cheval

Enfin, l’orgueil de l’armée : le « canon », c’est-à-dire une pièce d’artillerie lourde car capable d’ébranler les murailles du Fort.

L’armée royale

Pour Angoulême, nous avons des données plus précises, appuyées par les documents d’archives locales (ADT) : Ayant laissé Lombers, il rassemble les 1200-1500 hommes de sa cavalerie à « la Mire », l’actuelle Lamillarié : « et commande à quatre compagnies levées par l’évêque d’Albi se trouver au même lieu ». Il prend ensuite la route vers Fauch en passant par Denat, où il récupère des hommes, puisque certains seront tués au combat selon l’acte de sépulture du 3 et 4 septembre 1621 et inhumés à l’Eglise Notre Dame. En 1625, le consul de Dénat escortera 500 gastadours avec une compagnie de 150 soldats. On peut donc estimer qu’il a probablement été fourni autant à Angoulême.

Le réseau routier actuel nous donne une idée de son itinéraire, mais il ne faut pas oublier qu’il dispose d’une force presque entièrement formée de cavalerie, donc très mobile et que de nombreux chemins, notamment ceux « de crête » ont de nos jours disparu, victimes des remembrements de notre agriculture moderne. De ce fait, on verra qu’il ne semble pas arriver devant Fauch par le nord, mais l’est, probablement par le chemin dit « Pintre » et non par la D13 actuelle, c’est-à-dire la « route d’Albi ». Par contre les renforts d’Albi qui lui parviendront utilisent cet itinéraire.

Sur le papier, la « cavalerie légère de France » est constituée des compagnies suivantes :

« La cavalerie,détachée sous M. le duc d’Angoulême pour empêcher le secours de la place, comprenait:

La petite compagnie du Roi, avec M. de Coutenant fils. (50h) ou la compagnie du Roi, celle des chevaux légers de la Garde (200h ?)

La Compagnie de Monsieur, avec M. d’Elbène. (100 à 200h) soit trois escadrons dont un de gendarmes et deux de chevaux légers

La Compagnie de Vendôme1, avec M. d’Heurre. (1cie de gendarmes et sa compagnie de carabins)

La Compagnie Mestre de Camp ? avec la Curée (60h chevaux légers) 1 compagnie

La Compagnie du duc d’Angoulême. (1 compagnie)

La Compagnie La Colonelle. 50 h (chevaux légers)

La Compagnie de Loppez. (carabins, chevaux légers ?)

La Compagnie du prince de Joinville (charles 1er de guise). 1 compagnie

La Compagnie de Faudoas(Faudoy) 100 chevaux légers

Mais d’autres troupes sont aussi notées par les sources :

Mr de Vendôme : « Le duc de Vendôme était arrivé à l’armée avec beaucoup de noblesse, sa compagnie de gendarmes, une de chevau-légers et une de carabins. » (Thrésor de l’histoiregénérale.)

Les chevaux légers de la Curée

Il dispose, si l’on suit l’ordre de marche depuis donné par le Mercure :

  • De deux compagnies de Carabins commandés par Arnaud et Des Plans qu’il divise en « trois troupes » (une sur chaque flanc et un écran de douze carabins en avant, tous étant escortés par un guide)
  • De plusieurs compagnies de cavalerie royale :
  • La compagnie des chevaux légers de la garde par Mr de la Curée[6] (100h)
  • la compagnie de Monsieur le Grand Prieur (Cornusson ?) (100h)
  • La compagnie de Monsieur ( D’Elbène) (200h ?)
  • La compagnie du Prince de joinville (50 ?)
  • La compagnie de Faudoy  ou Faudoa (50 ?)

Elles forment l’avant-garde. Elles sont soutenues par :

  • la « compagnie colonelle (cornette blanche) commandée par le comte d’Alais (son fils secondé par un vieux capitaine l’Estelle) Colonel et capitaine de la cavalerie légère de France (donc des chevaux légers) 100h
  • La compagnie du Duc d’Angoulême (« mestre de Camp ?) commandée par lui-même au lieu de d’Heurre (chevaux légers ?) placées en support de Faudoy et du Prieur 100h
  • La compagnie du Roy commandée par Contenant (compagnie de chevaux légers du Dauphin, devenue celle du Roy) composée  surtout de gendarmes[7]
  • La compagnie de cavalerie légère de Loppez (arquebusiers ou chevaux légers)
  • Les mousquetaires à cheval des compagnies sous les ordres d’Heurre sont placées en queue, (d’ Heurre[8] et Loppez[9] « un des plus braves et vieux capitaines ») en un seul escadron « de réserve »

D’un seul régiment d’infanterie avec quelques volontaires :

  • Les quatre compagnies (Bouzac ou Bozat selon les ADT), Lavisanderie, La Crozette, cf. ADT C874,) du régiment d’Albi (350h) commandé par Cornusson, sont formée en deux troupes dont un d’enfants perdus, soit deux petits « bataillons » (que le Mercure qualifie plutôt de « troupe ». En effet, le régiment est surtout une unité administrative, à l’échelle tactique, le bataillon est l’unité de base. Ici il est de 150 hommes, soit environ 60 mousquetaires, et 80 piquiers si l’ont tenu compte des effectifs décrits par le Rolle de la Monstre de la compagnie de Bozat du régiment d’Alby dressée en 1621 « pour le siège de Montauban » et (ADT) qui compte 7 officiers et enseignes, 30 mousquetaires, 30 piquiers et 33 arquebusiers. Ce qui ferait pour le régiment : 90 mousquetaires, 90 piquiers et 100 arquebusiers, chiffre qui correspond et aux deux « troupes de 150 » mais qui semble supposer que les 5O enfants perdus soient des volontaires ou de surnuméraires.

A ces troupes vient s’ajouter un renfort venu de Grauhlet, de deux unités de cavalerie et d’un régiment d’infanterie qui arriveront :

« Au même temps il luy advint deux troupes de cavalerie. L’unc du Comte d’Aubigeoux qui estoit composée de cinquante maistres, &de soixante-dix carabins : & celle de Grandval, de quelque quarante chevaux : & de ceux d’infanterie l’une

De deux cents cinquante hommes, & l’autre de cent ».

Le comte d’Aubijoux étant seigneur de Graulhet et colonel des légionnaires du Languedoc, on peut supposer que cette troupe vient donc de cette ville, ayant répondu à l’appel du Duc d’Angoulême.

De même on doit aussi prendre en compte les « volontaires », dont le nombre est presque toujours inconnu, puisqu’ils surgissent à l’occasion. Ce sont souvent des nobles désargentés, mais réticents à toute discipline, assez mal armés, sinon de leurs épées et donc difficilement incorporables dans les bataillons, comme le dit Rohan : « et seroit la vraye place des volontaires et de force brave noblesse, de laquelle souvent on est bien empesché » c’est-à-dire encombré. Rohan préconise de s’en servir comme épéistes pour attaquer le flanc des formations de piquiers. Il souhaiterait les armer de targe comme les rodelleros espagnols mais cela ne fut pas réalisé, d’autres récits les montrent équipés d’hallebarde et formant une petite unité supportant les piquiers en attaque.

L’état de l’armement de ces troupes n’est pas donné en détail, mais d’autres récits du Mercure et les pièces des Archives du Tarn relatives aux régiments locaux permettent d’estimer, tout comme le « parfaict capitaine » d’Henri de Rohan qui précise : « Les armes les plus ordinaires de l’infanterie du temps présent sont pour sa défense, le pot , la cuirasse et les tassettes, et pour armes offensives , l’espée, la picque et le mousquet ». Mais ceci reste de la théorie, car à cette époque déjà , les soldats prennent l’habitude de délaisser les armes défensives, pendant la marche, et pire encore, lors des combats :

« Mais ce n’est pas, tout d’avoir bien armé vos soldats, si vous ne les obligez à porter leurs armes, étant une chose aujourd’huy insupportable de voir leur délicatesse et le mépris qu’il en font. Et pour couvrir celle faute ils disent que c’est manque de courage d’aller armer et ils iront en pourpoint aux lieux les plus périlleux , aussi bien que les arméz. Il ne suffit pas d’aller en un lieu pour se faire assommer, il faut y aller pour vaincre , et non pour estre battu »[10]

L’infanterie en Languedoc vers 1620:

Dans l’infanterie, les régiments de pied ont des compagnies dont les effectifs varient entre 50 à 200 hommes, 100 étant une moyenne courante. Les régiments levés dans l’albigeois (De Lescure dit de l’Albigeois, et de Mr D’Elbène dit de l’évêché) sont de 500 hommes en théorie, divisés en quatre compagnies. Ce sont, par rapport aux régiments royaux (1000à ou Suisses (1500-2000) de petits régiments que l’on forme souvent en un seul bataillon. Le chiffre de 500 étant celui préconisé à l’époque, selon le système hollandais, pour former un bataillon selon l’ouvrage de Jérémie de Billon, écrit en 1610, « principes de l’art militaire » : « Les 500 hommes du bataillon étant par files de dix hommes, il y aura cinquante hommes de front, et dix de file. Chaque homme tenant deux pieds en travers ou face, fera 100 pieds en tout, puis un pied et demi entre chacun feront 75 pieds, et ainsi pour toute la face, 175 pieds. (…)            Milices de Revel (fig seb Coels)

Il y a 200 mousquetaires en 20 files, 10 files à chaque flanc. Il y a 300 piques pour un corps, car je voudrais toujours s’il se pouvait que de cinq parties, les trois fussent piquiers, et les deux mousquetaires, et faut quatre ou cinq pas d’espace entre les piques et les mousquetaires. (…) »

La proportion piquiers/tireurs préconisée ici 3/5 ne correspond pas à la réalité, car on a de grandes difficultés à trouver des piquiers exercés. Seuls les régiments de Suisses, experts en cette arme, doivent avoir encore une telle proportion. La réalité est en Albigeois d’un pour deux, et dans le camp protestant cette proportion en faveur des mousquets peut avoir été encore plus forte. Les protestants semblent avoir aligné aussi, comme au temps des guerres de religion, des compagnies composées uniquement de mousquetaires.  L’ensemble est formé en un « bataillon » de 200 à 1000 hommes, la moyenne étant à cinq cent, les régiments « complets » comme celui de Boyer montant à 1000 (quinze enseignes), mais il sera organisé en deux, voire trois bataillons comme on le préconise alors : « Deux ou trois bataillons séparés en incommodent fort un gros, et puis l’on en peut joindre deux ensembles quand on voudra. Et dirais que pour plus de facilité il ne faut que deux sortes de bataillons, l’un de 500 hommes, à savoir 300 piquiers et 200 mousquetaires disposés 10 de file, 50 de front ; et l’autre forme serait de 1000 hommes, joignant deux bataillons de 500 »

On voit ici que les tireurs étant normalement divisés en deux manches, selon le système préconisé par Maurice de Nassau, l’une « d’arquebusiers » souvent détachée pour opérer en enfants perdus, par groupe de cinquante. C’est cette disposition est d’ailleurs adoptée dans la Monstre et revueue de la compagnie de Bouzac qui est rédigée en trois colonnes, celle de gauche pour les mousquetaires, au centre les piquiers et à droite les arquebusiers (les plus pauvres, donc les derniers). Les Mousquetaires portent une arme de fort calibre, lente à recharger et lourde puisqu’on doit l’appuyer sur une fourquine pour tirer. Ils restent sous la protection et soutiennent les piquiers. Les arquebusiers, plus légers sont souvent envoyés en avant, « détachés, qui tirent en flanc, et aillent aux mains par les flancs de l’ennemi » selon Billon. Mais les récits ne font souvent pas de distinction entre arquebusiers et mousquetaires.  C’est logique à cette époque puisque les « arquebuses » sont en fait des mousquets allégés, de petit calibre. Le règlement de Montmorency de 1628 pour l’albigeois nous précise que l’équipement de ces fantassins doit être : « d’un mousquet fourcherie et bandolière, ou d’une pique, bourguignotte et corselet selon qu’ils seront jugés plus propre à l’un ou à l’autre armement(..) et ceux qui seront armés des mousquets et dites armes blanches seront pourvus en tout temps de deux ou trois livres de poudre et autant de mèche » (ADT C207 p 4,5). La dernière remarque est intéressante, puisqu’elle indique que même les piquiers portent les munitions.

*La cavalerie languedocienne: chevaux légers, carabins et mousquetaires à cheval 

Les cavaliers de ligne ou « chevaux-légers » sont normalement tous « armés » c’est-à-dire avec une cuirasse ou plastron en métal et un casque, voire une demi-armure ou de trois quarts pour les « gendarmes ». « Le nom de Chevau-Léger, vient de ce que les Chevaux-Légers étoient armés plus légèrement que les Gendarmes. » précise du dictionnaire militaire de 1751, « mais leur service estoit le même ».

En effet, les lettres des médecins et bourgeois d’Albi, nous indiquent qu’il nomment « gendarmes » des maîtres issus des cornettes de chevaux -légers qui sont avec  Angoulême

En effet , les mémoires du Maréchal de Tavannes nous rappellent qu’en 1624 : « C’est pourquoy, maintenant, l’on entretient les chevau-légers et les paye-t-on en gendarmes, estant une erreur de les qualifier de chevau-légers, puisqu’ils tiennent la place de gendarmes. Mais aussy la gendarmerie n’estant payée et ne se fiant plus d’estre entretenue en temps de paix, s’en iront de l’armée comme les chevau-légers,i.P.349. quy n’estoient entretenus, faisoient. Mais ils sont entretenus en si petit nombre qu’ils n’empeschent pas dix fois une plus grande partie d’eux de prendre party dans les guerres civiles mesme contre Leurs Majestés. »

La Compagnie des gardes de la Curée, élite de la cavalerie royale (fig seb coels)

Le Mercure nous le confirme puisqu’il rapporte qu’au début de la bataille, les cavaliers royaux « mettent tous la cuirasse et changent de chevaux ». Les Protestants accusent un déficit en matière de protection, seulement la moitié des « mestres » sont « armés », mais ils disposent de « cottes » ou « pourpoints » en cuir (cuirasses de buffle), tous les « gendarmes » le sont, mais ils sont peu nombreux comme la « compagnie de gendarmes de Mr le Duc ». Leurs armes sont l’épée et le(s) pistolet(s) dont ils se servent lors des charges (contre la cavalerie ou une infanterie en désordre) ou des caracoles (feu continu des cavaliers rangs par rangs sur une troupe d’infanterie ou de cavalerie formée).

Les carabins et mousquetaires à cheval forment la cavalerie légère. Rohan , quant à lui précise                                                                      « ceux qui portent les carabines ont le pot et le cuirasse mais ceux qui ont les arquebuses à mèche n’ont nulle armes defensives ». Les mousquetaires n’ont donc pas de protections, car se sont d’abord des fantassins montés. Ils sont tous équipés de mousquetons dénommés « arquebuses » ou « mousquets ». Les carabins sont, mieux protégés : « Leurs armes défensives étoient une cuirasse échancrée à l’épaule droite, afin de mieux coucher en joue ; un gantelet à coude p

Les-gardes-de-Rohan-sont-des-mousquetaires-a-cheval-qui-supportentles gendarmes par lef eu

our la main de la bride, & un cabasset en tête ; & pour armes offensives, une longue escopette de trois pieds & demi pour le moins, & un pistolet ». En effet les mousquetaires à cheval interviennent à pied et se déplacent à cheval car ils sont les ancêtres des dragons du siècle suivant, leur rôle principal est d’éclairer la marche de l’armée, de « prendre langue » (capturer des prisonniers et trouver des « guides ») ou d’aller « à la picorée », c’est-à-dire fourrager et piller. C’est d’ailleurs ce que déplore Rohan, se souvenant de leur rôle dans ces années : « et pour l’arquebuse à mesche , on l’a aussi comme délaissée pour ce que dans les guerres civiles elle ruynoit l’infanterie , chacun voulant avoir un bidet pour mieux voler. Néant-moins quelques troupes bien rè

glées de cette espèce dans une armée font de très grand services ; ou à faire des exécutions, où à gagner de mauvais passaiges ; où à garder le logement de la cavalerie ou mesme un jour de combat à mestre pied à terre       Carabins de Rohan

comme enfans perdus devan sles escadrons de la cavalerie[11] ».

On remarquera que le terme bidet nous précise que les mousquetaires à cheval sont mal montés. Les carabins ont un rôle plus spécifique de soutien-feu des chevaux légers comme nous l’indique le dictionnaire pratique militaire portatif de 1751, T2 : Leur manière de combattre étoit de former un petit escadron plus profond que large , à la gauche de l’escadron de la compagnie des Chevaux-Légers ; d’avancer au signal du Capitaine , jusqu’à deux cens pas d’un escadron de lances ,& à cent , si c’étoit un escadron de Cuirassiers ; de faire leur décharge rang à rang l’un après l’autre , & puis de se retirer à la queue d’un escadron. Si les ennemis avoient de leur côté des Carabins, ils dévoient les attaquer, non pas en gros, mais en escarmouchant, pour les empêcher de faire feu sur les Chevaux-Légers. »  C’est exactement ce rôle de soutien qu’ils vont jouer activement dans le combat et le poste qu’ils occupent dans l’ordre de marche d’Angoulême.

Chez les arquebusiers et les mousquetaires à cheval, qui sont plutôt de l’infanterie montée, ceux-ci démontent pour tirer « en salve » selon Bouffard Madiane. Un autre texte, plus ancien, d’Agrippa D’aubigné sur la bataille de Coutras, nous décrit d’ailleurs leur formation :

« D’ailleurs, on tira 15o harquebusiers choisis pour garnir les estriers des escadrons (cad se porter sur les flancs); en chaque lieu, cinq de front et autant de file. Les premiers, le ventre à terre, les seconds le genou, les tiers penchez de ceinture et les derniers seuls debout. Cela résolut de ne tirer que de vingt pas et n’avoir espérance de leur vie qu’en la victoire, ce qui ne fut pas de petit effet. »

Dans la cavalerie, les enseignes (cornettes, guidons) sont d’au moins 40 hommes, la norme étant 50, mais peuvent monter jusqu’à 100 avec les volontaires. Elles évoluent alors par « escadrons » d’environ     50. Pour les carabins et mousquetaires à cheval , les compagnies sont de cinquante. Ces escadrons sont        Mousquetaires à cheval de Malauze

formés en trois à cinq rangs maximum, la préférence à cette époque étant à la profondeur qui favorise la caracole.

Le déploiement des troupes : Battleground Fauch !

Angoulême, venant de Lamillarié et Labastide Denat, par un « chemin de crête » comme on les préférait dans cette région de vallons et ruisseaux, déploie ses troupes depuis une « montagne à six cent pas de Fauch », à l’aube. Les royaux, ne disposent, pour l’instant ni d’infanterie (sinon des dragons), ni d’artillerie pour affronter des fantassins qui vont se retrancher et sont supportés par « Le » canon de Réalmont. Le Duc va donc attendre l’infanterie qu’il a

La cavalerie D’Angoulème se déploie

appelé « en diligence » alors que les protestants sortent de Fauch et se déploient dans les fossés, les haies et les vignes qui le bordent.

Cent cinquante arquebusiers en enfants perdus se déploient dans une « vigne close d’un fossé », cinquante mousquetaires s’alignent le long d’une haie bordée d’un fossé, en arrière et en soutien, un bataillon de piquiers « un peu estendu » (donc soutenu par deux manches de mousquetaires restants) de 400 hommes. Leur gauche est appuyée par « deux fortes maisons » de pierre dans lesquelles ils placent 100 mousquetaires, les 300 hommes restant du bataillon occupant l’espace entre les deux « piques et mousquets mêlées » soit au moins 100 mousquetaires dans la seconde ferme et probablement un rideau de mousquets, supportés par les piquiers au centre.

Le régiment Cévenol de Boyer couvre les « enfants perdus »

Derrière un bois de futaie et un marécage, bordé de fossés « difficile à la cavalerie » se loge un autre bataillon de six cents hommes sur un champ de 600 pas. Ce bataillon est flanqué de deux escadrons de cavalerie de 60 maîtres, soit 120 hommes en tout. En arrière, gardant le chemin qui monte au village, un autre bataillon se tient, ayant déployé ses mousquetaires dans les maisons et derrière une barricade. Au sommet du village, derrière les murailles du fort, un dernier bataillon avec piques et mousquets mêlés et sur le replat à droite, le long d’un chemin deux troupes de mousquetaires à cheval de 40 (1 escadron) et 100 (deux escadrons).

On ne sait pas où se trouve le canon, mais probablement sur une éminence du fort, probablement à proximité de l’église. Un renfort de cavalerie dirigé par Saint Rome, avec un escadron de 40 chevaux légers et 120 mousquetaires à cheval survient inopinément sur les arrières de royaux, pensant que Fauch n’était pas encore prise.  Les deux partis croient d’abord qu’il s’agit de soldats de leurs camps, les mousquetaires d’Heure et Loppe les laissent approcher, pensant qu’ils sont du régiment de Cornusson, en chemin. Heurre et Loppe s’avancent vers Saint Rome mais sur une remarque de Saint Rome « et notre canon, que faict-il ? », tous comprennent leur erreur. D’Heurre et Loppe, rejoignent leur troupe et s’écrient « à la charge ce sont les ennemis ! ». La furieuse mêlée qui s’en suit alerte Angoulême qui stoppe son avancée et se retourne vers cet ennemi imprévu. Loppe est tué, mais Saint Rome y perd 50 hommes (selon Rohan) pour se faire jour vers l’église contrairement à ce qu’affirme le Mercure « et tous ses gens tuez ».

Le « Canon  » de Réalmont

Angoulême est en train remettre ses gens en ordre lorsqu’il aperçoit enfin ses renforts d’infanterie d’Albi (4 compagnies pour 350 hommes) et Cornusson, « au lointain » qu’il fait ranger « hors la vue des ennemis » derrière l’éminence  en deux bataillons de 150 hommes, en gardant 50 en enfants perdus pour commencer l’escarmouche contre ceux embusqués dans les haies et la vigne qu’il fait soutenir par ses carabins  qui chargent en soutien(la cornette de la compagnie de Des Plans, Charles des Armands, sera tuée mortellement « a la charge que feu faicte par Mr le duc

Dugoulesme » et inhumée le 4 septembre « au cur » de l’église de Dénat). Les enfants perdus protestants, après une décharge esquivent vers leur bataillon supporté par les fermes. Angoulême fait alors charger les trois compagnies de chevaux légers de l’avant-garde (Curée, Monsieur, Faudoy) qui réussissent à chasser les mousquetaires d’une ferme et à faire replier le bataillon « en bataille et sans désordre » vers celui qui était dans le champ bordée d’une haie et d’un marécage. Les trois bataillons, visiblement du même régiment (probablement celui du Cévenol Boyer à 15 enseignes) se forment en hérisson et repoussent la cavalerie « là se fit un grand et furieux combat, capable d’arrester les troupes royales ». Cependant il semble que ces bataillons furent soit défaits, soit réduits à se replier sur le village avec de lourdes pertes.

Angoulême fait contourner cette zone par ses deux petits bataillons, sa compagnie de gendarmes, celle d’Alais, d’Elbène et de Cornusson pour attaquer la route et les barricades. Emportée par son élan où n’ayant pas vu la barricade, les cavaliers sont stoppés par l’obstacle et les piques. D’Elbène et La Curée y reçoivent « cinq coups de piques dans ses chausses » pour l’un « deux cous de piques et cinq de mousquets et deux chevaux tués sous lui » pour l’autre et nous dit le Mercure, pour louer leur courage plus que leur témérité « mettant tous les ennemis en admiration et estonnement de le voir vouloir forcer avec la cavallerie l’infanterie logée avec tel advantage ». Les fantassins, plus heureux s’emparent d’une maison et d’un drapeau. Néanmoins les pertes ont été lourdes comme l’attestent les documents des médecins et apothicaires d’Albi qui vont se charger du soin de pas moins de 15 gendarmes sur les 66 blessés dont ils ont la charge (ADT 874).

Depuis le village, le dernier bataillon protestant, épaulé par ses ailes de cavalerie contre-attaque et reprend la maison, malgré l’intervention des cavaliers du comte d’Alès. La mêlée est dès lors générale et indécise, le feu du « canon », à courte portée et donc à mitraille, amène Angoulème à replier ses troupes derrière le bois : « il retira ses troupes en la première position qu’il avoit gaignée fur les ennemis, remet ses gens en bon o

rdre, & se logea en lieu où leur canon ne luy pouvoit faire mal. » Les deux camps comptent leurs morts et blessés : 400 tués dont Boyer, 100 prisonniers et 240 blessés dont Sénégas, Saint Amans et la Nougarède et 40 « personnes de qualité » pour les protestants selon le Mercure, à peine 60 chez les royaux dont 40 fantassins « tuez ou blessez » et 20 chevaux légers « tuez » et « quinze ou seize blessés ». Ces pertes semblent correspondre à notre liste des blessés ; mais les chiffres des tués ont probablement été exagérés pour les uns (Boyer fut tué à l’assaut de Fauch et non dans le combat) et (où ?) fortement réduits pour les autres …

Angoulême, ne pouvant prendre un village fortifié avec une troupe de cavalerie, fait envoyer des messagers pour qu’Albi lui dépêche des pièces de canon et un régiment supplémentaire (celui de Lescure probablement), avec des vivres et des munitions. Il reçoit le renfort des troupes d’Aubijoux venues de Graulhet (250 fantassins soit deux à trois compagnies, 50 chevaux légers, 70 carabins et 40 cavaliers volontaires, soit 4 escadrons). Ce renfort démoralise Malause qui, plutôt que de tenter un repli difficile, mais faisable par un vallon, harcelé en arrière-garde par la cavalerie royale et une infanterie fraîche, préfère négocier sa reddition. Une retraite supposait l’abandon de son canon et surtout des nombreux blessés et prisonniers (voués à être achevés par les paysans selon les usages du temps). D’autre part Angoulême a subi des pertes et ne dispose probablement que de la cavalerie d’Aubijoux comme force mobile. Les protestants détiennent des prisonniers qu’ils pourraient eux-aussi exécuter. La défense acharnée des fantassins protestants pourrait lui faire payer un prix exorbitant. Or, en bon capitaine de son temps, il doit ménager son outil de travail. De plus, nous ne sommes plus au temps des guerres de religion, le fanatisme s’est largement émoussé. Entre gentilshommes de qualité, on trouve donc un accord acceptable pour l’honneur de tous.

Une convention est signée est « en deux heures » par l’intermédiaire de prisonniers des deux camps et de parlementaires (le Sieur de Pujol et celui de Mazaribal). Le Mercure nous en laissé la copie. Les protestants pourront partir avec armes et bagages, y compris leurs blessés et prisonniers, sous escorte royale, mais en contrepartie, ils abandonnent le canon et jurent de ne plus se battre pour 6 mois. De ce fait, près de la moitié des troupes protestantes de la région se trouvaient neutralisées, à moindre coût pour Angoulème. S’il n’est pas certain que les simples soldats et mercenaires aient respecté cette capitulation, les nobles, eux y étaient tenus sur leur honneur. Or cela suffisait puisqu’ils étaient les cadres de ces contingents.

Un impact retentissant en Albigeois :

La nouvelle du combat Fauch est aussitôt perçue comme une catastrophe pour Rohan alors que celui-ci recrute des troupes en Cévennes. Le 4, la nouvelle parvient à Castres. Rohan revenu en toute vitesse dès le 6 septembre, prend des mesures énergiques contre les « escambarlats », c’est-à-dire les partisans de la modération. Malauze est accusé de trahison et va devoir s’expliquer devant le colloque, mais il est protégé par Rohan. Il le conserve dans son commandement de « lieutenant de l’Albigeois », mais celui-ci, humilié, il ne participera pas à la seconde guerre où il ralliera le camp royal. Réalmont, quant à elle, ouvrira ses portes à Angoulême. Si Rohan peut néanmoins envoyer en décembre un « renfort » vers Montauban, commandé par Beaufort, celui-ci sera nettement plus réduit que prévu (1500 hommes) car il doit conserver les 1500 qu’il lui reste pour « tenir » la région. Par chance, l’échec de Montauban provoque le repli des royaux. Rentré à Toulouse, le jeune roi prépare sa revanche après l’échec de Montauban.

Dans le camp catholique, c’est au contraire l’euphorie, une sorte de « jugement de dieu » favorable. Une chanson sera très vite constituée pour célébrer l’évènement :

Petit couplet local :

« Perque may que de coustumo

Soun pallès les higounauts ?

Acos la malo fourtuno

Que les rend atals quinauts ;

Le botin moussu d’Angoulemo

Ben de lous balliar un toeh

En creban lonr apoustemo

A Fane\ Fauch ! »

Pourquoi plus que d’habitude

Sont pâles les huguenots ?

Du sort c’est la vicissitude

Qui les rend ainsi quinauds ;

Le bon monsieur d’Angoulême

Vient de leur donner un toc

En crevant leur aposthème

A Fauch à Fauch !

A Labastide Denat, on enterre respectueusement les hommes tués à Fauch, notamment Charles des Armands, Georges Cassan qui rejoignent ceux tués lors des guerres précédentes. On en profite même pour graver un épigraphe sur la muraille« ECCE CRUCEM DOMINI  FUGITE PARTES ADVERSE SIT NOMEM DOMINI BENENDICTUM » ( voici la croix du seigneur, fuyez vous qui êtes ses ennemis) sous l’abréviation IHS et la croix, avec la date du 3 septembre[12] afin de commémorer à la fois cette victoire et l’échec des huguenots devant Dénat le 18 avril 1586 cette phrase est extraite de l’office des vêpres et l’exaltation de la Sainte Croix, symbole antiprotestant par excellence dans la région. « Ainsi la pierre gravée fait barrage à l’hérésie »[13]

Pour autant, la zone ne sera pas apaisée, puisque le Curé de Dénat enregistre les « assassinats » de catholiques par les « parpaliols » en 1622 (24 avril, 17 juillet, 28 septembre la « planqua de massagro » où sept habitants de Dénat, dont le frère du Curé seront tués.

La fin de la guerre :

L’offensive royale de 1622, commandée par Vendôme, demi-frère du Roi, et Thémines est massive (8000 h, 600 chevaux), elle fait tomber Nègrepelisse, en présence du roi, dont les 689 habitants sont tous massacrés sur son ordre en punition du massacre des 400 blessés royaux abandonnés après le siège de 1621), Saint Antonin (13-06-26-06) et Lombers (24-07-30-07), puis Teilhet en juin et juillet 1622, mais Castres, quoique menacée, tiendra bon. Malgré les faiblesses de ses effectifs (3000 hommes) et des escarmouches malheureuses (22 janvier 1622 300 hommes sont tués entre Lavaur et Castres par le Sieur de Gachefel, premier consul de Lavaur, vers Villeneuve, au lieudit Daurin).

En effet, en août, le siège désastreux de Briatexte (18 août-18 septembre, 1500 tués chez les royaux) permet à Malause de se racheter et de stopper les royaux. Finalement, pour Rohan, les combats en Bas Languedoc s’achèvent par un match nul. La densité du système défensif de la région permet d’absorber les conséquences d’une victoire ou d’une défaite sur le champ. On préfère d’ailleurs les éviter. D’ailleurs, dans la région, le secours de Beaufort vers Montauban sera le seul autre exemple d’un « combat » en cette année 1621.

[1]Henri de Rohan, Le parfaict capitaine chVII p257, imprimé le 4 sep 1636.

[2] id

[3] Mémoires d’Henri de Rohan, de Bouffard Madiane et documents des archives municipales de la ville de L’Isle sur Tarn sur le butin pris à Rohan et les prisonniers royaux mis à rançon.

[4] Qui, pour cette raison, n’ont pas laissé beaucoup de traces visibles, si ce n’est dans les récits et quelques dessins d’archives. Rapidement construites, elles étaient tout aussi rapidement déblayées en temps de paix.

[5] Le parfaict capitaine p232

[6] Gilbert Filhet, seigneur de La Curée de La Roche-Turpin, conseiller d’État, capitaine-lieutenant des chevau-légers de la garde (1593), mestre de camp général (1620). Mort en 1633, âgé de 78 ans (cf Choppin)

[7] ADT C876 « Folio 17, soins aux blessés de Lombers et de Fauch

Pour Monsieur Abelle, gendarme de la compagnie du Roy blessé d’ung coup d’espée au cousté gauche et autre coup au bras gauche logé chez Madame de Peyrilles […]

Pour Monsieur de la Barmolieve, gendarme de la compagnie du Roy blessé d’ung coup d’espée à la teste et d’ung coup de pistolet à la main logé chez madame de Peyrilles »

[8] La compagnie de César Monsieur, plus connu sous le nom de duc de Vendôme, était commandée, depuis le siège d’Amiens, par

d’Heurre; il appartenait à une ancienne famille du Dauphiné, qui fournit de nombreux officiers à Lesdiguières. D’Heurre ne suivit pas son capitaine dans sa carrière d’intrigues désordonnées et demeura toujours fidèle au roi. Pour l’en récompenser, il devint, en 1616, capitaine de sa compagnie. Il mourut pendant le siège de La Rochelle (Choppin, histoire de la cavalerie française)

[9] La troisième compagnie conservée, celle du chevalier de Vendôme, avait pour lieutenant le sieur de Loppez, qui avait toujours

servi sur les frontières de Champagne, et en dernier lieu, sous les ordres du maréchal de Bouillon. Il devait être un des évangélistes,

comme ce capitaine La Tour dont parle Bassompierre. Il fut tué dans un combat livré par le duc d’Angoulême aux protestants

cherchant à délivrer Montauban (ibid)

[10] Le parfaict Capitaine p 233

[11] La parfaict capitaine p231

[12] Mais l’inscription fut altérée au XIX siècle et la date modifiée (1620)

[13] Article Dénat au XVI et XVIIe siècle, in revue du Tarn N°247 automne 2017 par Cédric Trouche Marty

Drapeaux bavarois de la période française (1635-48)

Drapeaux bavarois de la période française (1635-48)

Après les drapeaux bavarois de la Ligue Catholique, voici quelques drapeaux bavarois de régiments bavarois durant la phase dite française de la guerre de 30 ans.

Ci-dessus : un drapeau pris par les suédois probablement à Wittstick (1637), Wolfenbüttel (1641) ou Jankau (1645) (d’après la version de l’Armémuseum de Stockholm).

 

Ci-dessus : 2 drapeaux d’un même régiment bavarois présent à Allerheim (1645). D’après une aquarelle de K.A. Wilke réalisée d’après une gravure d’époque représentant la mort de Mercy à Allerheim.

Ci-dessus : 3 drapeaux d’un second régiment bavarois présent à Allerheim (1645). D’après une aquarelle de K.A. Wilke réalisée d’après une gravure d’époque représentant la mort de Mercy à Allerheim.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment bavarois non identifié d’après K.A. Wilke (source originale non connue).

 

Stéphane Thion

 

Drapeaux saxons (1631-34)

Drapeaux saxons (1631-34)

Tous les drapeaux ci-dessous sont d’après J. Belaubre :

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment de Schwalbach

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment Starschadel (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment Löser (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeaux de 2 compagnies du régiment Vitzthum (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeau d’un régiment non identifié.

Ci-dessus : 2 drapeaux d’un régiment non identifié (le premier est celui de la compagnie colonelle).

        Ci-dessu : 2 drapeaux provenant de 2 régiments non identifiés différents.

 

Stéphane Thion

Guidons bavarois de la Ligue Catholique

Guidons bavarois de la Ligue Catholique

Ci-dessus : guidon des gardes de Tilly à Breitenfeld (d’après K.A. Wilke et un exemplaire de l’Armémuseum de Stockholm). Je n’ai que l’aperçu d’un des deux côtés de ce guidon qui avait des motifs différents sur l’avers et le revers.

Guidon de cavalerie bavaroise (?) d’après un exemplaire de l’Armémuseum de Stockholm.

Ci-dessus : guidons bavarois d’après K.A. Wilke

Ci-dessus : guidon de cavalerie bavaroise (Armémuseum de Stockhom, taille réelle : 57 x 49cm)

 Ci-dessus : guidon de cavalerie aux armes de Pappenheim, appartenant peut-être à ses gardes du corps (Armémuseum de Stockholm) ; les armes de Pappenheim ont été rajoutées en surimpression afin d’être plus visibles.

Ci-dessus : reconstitution possible du guidon des dragons de Pappenheim, d’après un modèle comparable de l’Armémuseum de Stockholm.

Stéphane Thion

Drapeaux bavarois au sein de la Ligue Catholique

Drapeaux bavarois au sein de la Ligue Catholique

L’armée de la Ligue Catholique, commandée par le lieutenant général comte Jean Tserclaes de Tilly entre 1620 et 1632, était composée essentiellement de bavarois, de wallons, de troupes allemandes recrutées dans les principautés allemandes et bien sûr d’unités imériales. Le corps espagnol de Cordoba se joignit à cette armée à plusieurs occasions (batailles de la montagne blanche, de Wimpfen, et d’Hochst).

Voici quelques drapeaux appartenant à des régiments ayant appartenu à cette armée :

Ci-dessus : 2 drapeaux du régiment Alt-Tilly en 1632 selon plusieurs sources (e.g. Hostorischer Bilderdienst, 2009). K.A. Wilke attribue pour sa part celui de couleur bleue à une compagnie de Schützen (chasseurs) du régiment Pappenheim en 1642. Je ne crois pas à cette seconde hypothèse. Le premier régiment Pappenheim, qui deviendra Alt-Pappeheim, levé en 1621, était bavarois (voir les drapeaux de ce régiment plus bas dans cet article). En 1631, avant la mort du comte Gottfried Hendrich von Pappenheim à Lützen (1632), il semble qu’un autre régiment d’infanterie Papenheim ait été levé, de recrutement allemand. Ce régiment était encore actif en 1642 mais il s’agissait alors d’un régiment impérial et non plus bavarois. De fait, les drapeaux de ce nouveau régiment auraient dû arborer soit la croix bourguignonne, soit l’aigle impérial, soit le sigle de l’empereur Ferdinand III (FIII). La version jaune est une copie d’un exemplaire détenu à l’Armémuseum de Stockholm.

Ci-dessus : drapeaux de 2 compagnies du régiment Jüng-Tilly (Armémuseum de Stocholm)

Le « M » est celui de Maximilien Wittelsbach, Duc-Electeur de Bavière.

Ci-dessus : 4 drapeaux de régiments bavarois d’après des copies réalisées en 1677 (Armémuseum de Stockholm) ; les 2 derniers appartiennent très probablement à 2 compagnies d’un même régiment.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment bavarois (probablement une autre compagnie du même régiment que celui juste au-dessus), d’après K.A. Wilke.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment de la ligue catholique (probablement du régiment Herbersdorf).

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie du régiment bavarois de Fürstenberg ou de Fugger d’après K.A. Wilke.

Drapeau d’une compagnie d’un autre régiment bavarois d’après K.A. Wilke.

Drapeau probablement bavarois d’après une copie réalisée en 1677 (Armémuseum de Stockholm). Peut-être une unité montée.

Ci-dessus : 3 drapeaux de compagnies (parmi les 10) du régiment d’infanterie de Pappenheim.

Ci-dessus : Très beau drapeau d’un régiment bavarois (Arméemuseum de Stockholm).  Selon K.A Wilke, il s’agirait du drapeau d’un régiment de dragons. Au vu de la forme et de la taille du drapeau, je doute de cette hypothèse.

Ci-dessus : guidon des gardes de Tilly à Breitenfeld (Armémuseum de Stockholm). Je n’ai que l’aperçu d’un des deux côtés de ce guidon qui avait des motifs différents sur l’avers et le revers.

Stéphane Thion

Guidons de cavalerie saxonne

Guidons de cavalerie saxonne

Quelques guidons de cavalerie de Saxe-Electorale d’après K.A. Wilke :

Guidon aux armes de l’Electeur :

Guidon de l’escadron de Gardes du Corps d’après J. Belaubre :

Guidon de la compagnie colonelle du régiment Maetsch :

Guidons de plusieurs compagnies du régiment Kalkstein (le premier guidon est celui de la compagnie colonelle) :

Guidon d’une compagnie d’un régiment saxon,  probablement du régiment Taube en 1631 (puis 1er régiment de Gardes du corps en 1632) dont les couleurs étaient noir et argent :

Guidon d’une compagnie d’un régiment saxon,  probablement du régiment Hochkirch (1631-32) dont les couleurs étaient noir et or:

Guidon de la compagnie colonelle du régiment Meissen d’après J. Belaubre :

Guidon d’un régiment de Dragons Taube d’après K.A. Wilke :

Guidon du régiment de Dragons von Arnim (Armémuseum de Stockholm) :

Stéphane Thion

Montre de l’armée du Duc d’Enguien à Thionville le 20 juin 1643

Montre de l’armée du Duc d’Enguien à Thionville le 20 juin 1643

Même si cette montre ne correspond à aucune bataille, par sa proximité, elle permet de reconstituer l’ordre de bataille détaillé de l’armée française un mois avant,  le 19 mai 1643 à Rocroi.

I. Infanterie

Régiment de Picardie (infanterie)

Compagnie Colonelle, Duc d’Épernon: 60 hommes.

Compagnie Mestre de camp, Marechal de Nangis: 59 hommes.

Compagnie de Vigneaux: 58 hommes.

Compagnie de Godaille: 57 hommes.

Compagnie de la Serre: 58 hommes.

Compagnie Pedamour: 62 hommes.

Compagnie de Fenelon: 62 hommes.

Compagnie de la Plume: 60 hommes.

Compagnie Pauliac: 49 hommes.

Compagnie de Giscaro: 65 hommes.

Compagnie de Graves: 66 hommes.

Compagnie de Monchi: 55 hommes.

Compagnie Brisneuf: 54 hommes.

Compagnie de Chatre: 56 hommes.

Compagnie d’Orti: 60 hommes.

Compagnie de Vivans: 65 hommes.

Compagnie de Gaudigny: 64 hommes.

Compagnie d’Aubarade: 62 hommes.

Compagnie d’Hauterive: 68 hommes.

Compagnie de Marignac: 62 hommes.

Total 20 compagnies et 1.202 hommes.

Régiment de Piémont (infanterie)

Compagnie colonelle, Duc d’Épernon: 44 hommes

Compagnie Maréchal d’Andelot: 41 hommes

Compagnie de Puységur: 40 hommes

Compagnie de Pradel: 48 hommes

Compagnie de Rogles: 39 hommes

Compagnie de Laleu: 41 hommes

Compagnie de La Foise: 50 hommes

Compagnie de Tournin: 46 hommes

Compagnie de Grumenil: 44 hommes

Compagnie de Garoussel: 45 hommes

Compagnie de Montreuil: 38 hommes

Compagnie de Monségu: 37 hommes

Compagnie de Villers Saint Genetz: 49 hommes

Compagnie de Montélan: 47 hommes

Compagnie de Longuebrune: 39 hommes

Compagnie du Cros: 35 hommes

Compagnie de la Onusse: 43 hommes

Compagnie de Fermin: 45 hommes

Compagnie Beaumanoir: 44 hommes

Compagnie Bocasilier: 49 hommes

Compagnie de la Bretonière: 48 hommes

Compagnie de Fontenelle: 38 hommes

Compagnie de Wincour: 37 hommes

Compagnie de Chaponac: 44 hommes

Compagnie de Seupon: 44 hommes

Compagnie de Gomer: 46 hommes

Compagnie de Buvernol: 48 hommes

Compagnie de Sauméri: 45 hommes

Compagnie de Sales : 46 hommes

Compagnie d´Élevant : 48 hommes

Total 30 compagnies avec 1.308  hommes.

Régiment de Persan (infanterie)

Compagnie colonelle, Duc d’Épernon: 55 hommes

Compagnie mestre de camp, Persan: 51 hommes

Compagnie de La Chenaie: 52 hommes

Compagnie de Ravignan: 49 hommes

Compagnie de Vigor: 56 hommes

Compagnie des Chaux: 50 hommes

Compagnie de La Mote: 54 hommes

Compagnie de Baas: 49 hommes

Compagnie d’Azerat: 55 hommes

Compagnie de Majencour: 47 hommes

Compagnie Saint André: 47 hommes

Compagnie La Quarique: 49 hommes

Compagnie de Galet: 46 hommes

Compagnie Duvet: 47 hommes

Compagnie Vilepesk: 50 hommes

Compagnie de Saint George: 51 hommes

Compagnie Puyelant: 52 hommes

Compagnie de Servan: 49 hommes

Compagnie de Guerni: 50 hommes

Compagnie de Basille: 52 hommes

Total 20 compagnies avec 1.011 hommes.

Régiment de la Marine (infanterie)

Compagnie Colonelle, Duc d’Épernon: 50 hommes

Compagnie Mestre de camp, de La Trousse: 35 hommes

Compagnie de Lafitte: 51 hommes

Compagnie d’Elberre: 48 hommes

Compagnie de Campels: 49 hommes

Compagnie de La Primaudaie: 56 hommes

Compagnie du Baron de Tenance: 57 hommes

Compagnie de La Brétonnière: 53 hommes (apparait 2 fois avec les mêmes effectifs?)

Compagnie de Rivière: 56 hommes

Compagnie de Cazau: 51 hommes

Compagnie du Chevalier de Buidaufin: 49 hommes

Compagnie de la Hilier: 48 hommes

Compagnie Chevalier de La Trousse: 46 hommes

Compagnie de Lupel: 51 hommes

Compagnie du Baron d’Hébron: 52 hommes

Compagnie de Védane: 49 hommes

Compagnie de Barin: 50 hommes

Compagnie de la Barbantane: 48 hommes

Compagnie d’Urban: 50 hommes

Compagnie de Nions: 55 hommes

Compagnie de Marcé: 56 hommes

Compagnie de Coulombié: 46 hommes

Compagnie de Grandmaison: 51 hommes

Compagnie d’Aubeterre: 52 hommes

Compagnie de Migène: 54 hommes

Compagnie de Rébairs: 41 hommes

Compagnie de Ronchamp: 46 hommes

Compagnie de Madaillan: 47 hommes

Compagnie de Pontons Navailles: 53 hommes

Total 29 ou 30 compagnies avec 1.450 ou 1.503 hommes

Régiment de Rambures (infanterie)

Compagnie Colonelle, d’Épernon: 44 hommes

Compagnie mestre de camp: 51 hommes

Compagnie d’Hermont: 42 hommes

Compagnie du Mesnil: 55 hommes

Compagnie de Saint Aignan: 48 hommes

Compagnie de Coniac: 46 hommes

Compagnie de Fontenille: 43 hommes

Compagnie du Frêne: 46 hommes

Compagnie de Séguier: 44 hommes

Compagnie de Belloi: 53 hommes

Compagnie de Baimesnil: 43 hommes

Compagnie de Bournonville: 46 hommes

Compagnie de Merci: 41 hommes

Compagnie de Touilli: 45 hommes

Compagnie de Fayet: 52 hommes

Compagnie de Merle: 46 hommes

Compagnie de Senet: 43 hommes

Compagnie de Mode: 41 hommes

Compagnie de Ruère: 54 hommes

Compagnie de Frajèle: 53 hommes

Compagnie de Bergue: 43 hommes

Compagnie de Villers: 41 hommes

Compagnie de Quai: 48 hommes

Compagnie d’Hébert: 48 hommes

Compagnie du Mas: 40 hommes

Compagnie de Liège: 49 hommes

Compagnie Boulevide: 49 hommes

Compagnie Saint Romain: 51 hommes

Compagnie Calvimont: 42 hommes

Total 29 compagnies avec 1.347 hommes

Régiment Royal (infanterie), formé par 30 compagnies de 300 soldats nominaux l’année 1642, selon les données du Musée Condé. À Thionville sont présentes les compagnies suivantes:

Compagnie de Buli: 108 hommes

Compagnie de Maulevrier: 119 hommes.

Compagnie de Gamaches: 101 hommes.

Compagnie de Galerande: 126 hommes.

Compagnie de Vaisé: 144 hommes.

Compagnie de Rotelin: 64 hommes. H*

Compagnie de Rocheguion:  74 hommes.

Compagnie de Mortemar: 84 hommes. H*

Compagnie de Laval: 38 hommes. H*

Compagnie d’Origny: 84 hommes. H*

Compagnie de Saligni: 83 hommes.

Compagnie C. (Comte?) de Nancé: 126 hommes. H*

Compagnie de Sillevi: 90 hommes

Compagnie de S. (Saint) Suplice/Supleix: 38 hommes. H*

Total 14 compagnies avec 1.274 hommes.

Il faut tenir compte que les compagnies marquées avec un H* ont participé très probablement à la bataille d’Honnecourt en 1642, car elles formaient une partie de l’armée de Picardie en 1642 dans laquelle il y avait 8 compagnies du régiment Royal. Il est possible que certains capitaines aient été nommés après la bataille d’Honnecourt et donc on ne peut pas identifier la compagnie comme ayant participé à cette dernière bataille.

Régiment d’Harcourt (infanterie)

Compagnie colonelle, Duc d’Epernon: 56 hommes

Compagnie mestre de camp, Comte d’Harcourt: 56 hommes

Compagnie Saint Sauveur: 52 hommes

Compagnie du Me(s)nil: 46 hommes

Compagnie du Hamel: 56 hommes

Compagnie Chanteraine: 18 hommes

Compagnie Valecour ou Vilecour: 51 hommes

Compagnie Mal(h)erbe: 74 hommes

Compagnie Bois Brian: 14 hommes

Compagnie de La Mote: 57 hommes

Compagnie de La Bédinière: 53 hommes

Compagnie de Cartil: 20 hommes

Compagnie de Flaviqui: 30 hommes

Compagnie de Beauvais: 50 hommes

Compagnie de La Roque: 33 hommes

Compagnie de Camarsoc: 20 hommes

Compagnie de Pontac: 59 hommes

Compagnie de Lussan: 54 hommes

Compagnie de Verger: 39 hommes

Compagnie de Lenfernan ou de Lenfernel: 30 hommes

Total 20 compagnies avec 868 hommes

Infanterie étrangère

Régiment du Maréchal de Guiche (infanterie)

Compagnie colonelle: 46 hommes

Compagnie lieutenant colonel, Dupuis: 44 hommes

Compagnie Veruz: 31 hommes

Compagnie de l’Épine: 34 hommes

Compagnie Boispoli: 44 hommes

Compagnie Goffiné: 35 hommes

Compagnie Lesguier: 38 hommes

Compagnie d’Houtelair: 49 hommes

Compagnie de la Fontaine: 48 hommes

Compagnie Dubois: 43 hommes

Compagnie d’Elsaut: 49 hommes

Compagnie Wolf: 49 hommes

Compagnie La Roque: 48 hommes

Compagnie Saintonge: 49 hommes

Compagnie Barbier: 40 hommes

Compagnie La Moreus: 42 hommes

Compagnie Lemaire: 45 hommes

Compagnie Talvait: 40 hommes

Compagnie Moreau: 48 hommes

Compagnie de Renaut: 49 hommes

Total 20 compagnies avec 871 hommes.

II. Cavalerie

Compagnie de carabins du Duc d’Enguien: 30 hommes

Compagnie de carabins du Halier: 20 hommes

Compagnie de mousquetaires à cheval de Gassion: 30 hommes

Compagnie de gardes à cheval du Maréchal de Gesvres: 20 hommes

Compagnie particulière d’Houdancourt: nombre inconnu

Régiment de cavalerie du Roi

Compagnie d’Hocquincourt: 60 hommes

Compagnie de Monbas: 69 hommes

Compagnie d’Estourmel: 70 hommes

Compagnie de Flavacour: 70 hommes

Compagnie de Fabregues: 61 hommes

Compagnie de Maillé: 52 hommes

Compagnie de Saint Julien: 55 hommes

Compagnie d’Esclainvilliers: 68 hommes

Compagnie de Reinevile: 57 hommes

Compagnie du C. (Comte) de Clerc: 51 hommes

Compagnie de Pontescoulant: 67 hommes

Total 11 compagnies avec 680 hommes.

Régiment de Gassion, Mestre de camp général de la cavalerie française (cavalerie)

Compagnie Colonelle, Gassion: 70 hommes

Compagnie Mestre de camp, Gassion: 70 hommes

Compagnie La Vilette: 67 hommes

Compagnie La Valière: 63 hommes

Compagnie Ravenel: 53 hommes

Compagnie La Garene: 68 hommes

Compagnie du Long: 65 hommes

Compagnie Gassion Bergère: 70 hommes

Compagnie Chomaver: 66 hommes

Compagnie de Roie: 67 hommes

Compagnie de Reine: 68 hommes

Compagnie Savaut: 67 hommes

Total 12 compagnies avec 794 hommes

Régiment du Maréchal de Guiche (cavalerie)

Compagnie Maréchal de camp: 64 hommes

Compagnie de Linoile: 59 hommes

Compagnie d’Orte: 58 hommes

Compagnie La Mote: 59 hommes

Compagnie de Rouvile: 58 hommes

Compagnie C. (Comte?) Layen: 60 hommes

Compagnie du Me(s)nil: 58 hommes

Compagnie La Queique: 59 hommes

Compagnie de Nouailles: 60 hommes

Compagnie de Pontoharnaut: 60 hommes

Total 10 compagnies avec 595 hommes

Régiment de Ferté-Senneterre (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp: 69 hommes

Compagnie Senneterre: 69 hommes

Compagnie d’Equancour: 68 hommes

Compagnie de Romainvile: 67 hommes

Compagnie Chevalier de Jonchères: 65 hommes

Compagnie d’Aubeival: 66 hommes

Compagnie La Morlien: 68 hommes

Compagnie La Montorse: 51 hommes

Total 8 compagnies avec 523 hommes

Régiment de Lénoncourt (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp: 60 hommes

Compagnie de Linières: 58 hommes

Compagnie Chevalier de Bourlemont: 60 hommes

Compagnie L’Astigoti: 60 hommes

Compagnie Comte de Bourlemont: 60 hommes

Compagnie Bordes Cris(?): 62 hommes

Total 6 compgnies avec 360 hommes

Régiment de la Mézangère (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp: 50 hommes

Compagnie du Vivier: 30 hommes

Compagnie Chevalier de la Mézangère: 30 hommes

Compagnie Mongobert: 40 hommes

Compagnie La Guete: 36 hommes

Total 5 compagnies avec 186 hommes

Régiment de Coislin (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, Maréchal de Coislin: 60 hommes

Compagnie Monsieur(?) de Crusi: 60 hommes

Compagnie d’Anglière: 64 hommes

Compagnie de La Bourlie: 60 hommes

Compagnie d’Orthe: 57 hommes

Compagnie Boudienant: 59 hommes

Compagnie Vigneau: 60 hommes

Compagnie de Perne: 60 hommes

Total 8 compagnies avec 480 hommes

Régiment de Sirot (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, Baron de Sirot: 60 hommes

Compagnie de La Forêt: 60 hommes

Compagnie de Tenance: 60 hommes

Compagnie de La Neuville: 60 hommes

Compagnie d’Eurigni (Origny?): 60 hommes

Compagnie de Sens: 60 hommes

Total 6 compagnies avec 360 hommes

Régiment de La Clavière (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp: 66 hommes

Compagnie d’Andresi: 68 hommes

Compagnie de Richecour: 65 hommes

Compagnie du Baron de Gouri: 64 hommes

Compagnie Breughat: 60 hommes

Compagnie de Rochefort: 60 hommes

Total 6 compagnies avec 383 hommes

Régiment de Roquelaure (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, Marquis de Roquelaure: 33 hommes

Compagnie du Hamel: 70 hommes

Compagnie Baron de Roquelaure: 43 hommes

Compagnie de Longpré: 73 hommes

Compagnie Enquetot: 70 hommes

Compagnie Novaillac (Novailles?): 68 hommes

Total 6 compagnies avec 357 hommes

Régiment d’Harcourt (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, Comte d’Harcourt: 40 hommes

Compagnie Maugéron: 44 hommes

Compagnie Comarin ou Comartin: 30hommes

Compagnie de Coligny (-Saligny): 42 hommes

Compagnie d’Escot: 50 hommes

Compagnie du Baron de Laubepin: 62 hommes

Compagnie Hautefort: 65 hommes

Compagnie du Comte de Brione: 60 hommes

Compagnie d’Hervaux: 58 hommes

Compagnie Boislapierre: 64 hommes

Compagnie de Valin: 61 hommes

Total 11 compagnies avec 575 hommes

Régiment de Maroles (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, Baron de Maroles: 65 hommes

Compagnie de Maroles Lenoncourt: 70 hommes

Compagnie du Hamel: 70 hommes

Compagnie d’Argicourt: 60 hommes

Compagnie de Monguères: 60 hommes

Compagnie Courtanmer: 60 hommes

Compagnie du Vicomte de Courtanmer: 61 hommes

Total 7 compagnies avec 446 hommes

Régiment d’Aumont (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp Monsieur Marolles: 65 hommes

Compagnie Comte de Lanoi: 68 hommes

Compagnie de Vilequier: 79 hommes

Compagnie d’Andrémont: 60 hommes

Compagnie de Blaizel: 68 hommes

Compagnie de Monsieur de Fouvilles: 49 hommes

Total 6 compagnies avec 389 hommes.

Régiment de Fusiliers du Roi (cavalerie)

Compagnie colonelle La Mothe Saint Cyr: 66 hommes

Compagnie Saint Martin: 62 hommes

Compagnie Chantcelère: 64 hommes

Compagnie de Sailli: 64 hommes

Compagnie de Châteausavari: 65 hommes

Compagnie de Cuisi: 63 hommes

Total 6 compagnies avec 384 hommes

Régiment de Zillart (cavalerie)

Compagnie colonelle, Baron de Zillart: 55 hommes

Compagnie lieutenant colonel: Jean Victor: 55 hommes

Compagnie Ramsart: 53 hommes

Compagnie Mandasalo: 52 hommes

Compagnie Mathieu Flage: 52 hommes

Compagnie Jean Philippe: 51 hommes

Compagnie Bizol: 54 hommes

Compagnie Schroter: 54 hommes

Total 8 compagnies avec 428 hommes

Régiment de l’Échelle (cavalerie)

Compagnie colonelle, Baron de l’Échelle: 58 hommes

Compagnie lieutenant colonel, Seri (Avant Massart): 58 hommes

Compagnie de Brou, major (Avant Seri): 57 hommes

Compagnie de Mouzi: 56 hommes

Compagnie de Massar: 61 hommes

Compagnie de Caron: 58 hommes

Total 6 compagnies avec 348 hommes

Régiment weimarien de Wamberg (cavalerie) qui deviendra le régiment de Schack.

Compagnie Colonelle, de Wamberg: 62 hommes

Compagnie Lieutenant Colonel L’Anette: 61 hommes

Compagnie de Flancour: 60 hommes

Compagnie de Spindelbach: 60 hommes

Compagnie de Frimegni: 58 hommes

Compagnie de Beaumont: 62 hommes

Total 6 compagnies avec 363 hommes

Régiment de Nothaff (cavalerie)

Compagnie colonelle. Nothaff: 60 hommes

Compagnie lieutenant colonel, Kaltof: 60 hommes

Compagnie Boek: 58 hommes

Compagnie de Schaner: 61 hommes

Compagnie Balthazar: 59 hommes

Compagnie de Saint Jan: 62 hommes

Total 6 compagnies avec 360 hommes

Régiment de Raab (cavalerie croate)

Compagnie colonelle, Raab: 68 hommes

Compagnie Milotin: 66 hommes

Compagnie Tobias Molde: 67 hommes

Compagnie de Talange: 66 hommes

Total 4 compagnies avec 267 hommes

Régiment colonel de cavalerie légère (cavalerie)

Compagnie colonelle, Comte d’Aletz ou Alais, Colonel  général de la cavalerie de France: 48 hommes

Compagnie de Viantais: 56 hommes

Compagnie de la Pierre : 56 hommes

Compagnie Marechal de Châtillon: 50 hommes

Compagnie Vieumaison: 50 hommes

Compagnie Fonternis: 50 hommes

Compagnie de la Neuvile: 50 hommes

Compagnie d’Iksquilli?: 50 hommes

Compagnie de Choiseul: 50 hommes

Compagnie Monsieur de Cugnac, commande le régiment: 50 hommes

Compagnie Monsieur de Laurière: 50 hommes

Total 11 compagnies avec 560 hommes

Régiment de la Meilleraye (cavalerie)

Compagnie mestre de camp, Maréchal de la Melleraye: 64 hommes

Compagnie Ruvigny: 52 hommes

Compagnie de Chaumont: 46 hommes

Compagnie d’Ambures: 53 hommes

Compagnie d’Isigny: 48 hommes

Compagnie de Piene: 50 hommes

Compagnie de la Pihalière: 50 hommes

Compagnie de Lorme: 52 hommes

Compagnie de la Sale la Fare (comande le régiment): 55 hommes

Compagnie du Plessis: 55 hommes

Compagnie de Marsegue: 55 hommes

Compagnie de Botevraux: 55 hommes

Total 12 compagnies avec 625 hommes.

Régiment de Gesvres (cavalerie)

Compagnie mestre de camp, Monsieur de Gesvres: 55 hommes

Compagnie Monsieur de Bouri: 55 hommes

Compagnie Baron de Bazoches: 50 hommes

Compagnie de Querieu: 50 hommes

Compagnie de Languetot: 50 hommes

Compagnie de Tiernu: 50 hommes

Compagnie de Levignan: 50 hommes

Compagnie de Bourdoné: 50 hommes

Compagnie de Taissi: 50 hommes

Compagnie de Bouclers Sari: 50 hommes

Total 10 compagnies avec 510 hommes

Régiment de Vatimont (cavalerie)

Compagnie Mestre de camp, de Vatimont: 50 hommes

Compagnie de Comble: 50 hommes

Compagnie de Né[vi] lieu: 50 hommes

Compagnie de Cheveux: 50 hommes

Compagnie de Chenoise: 50 hommes

Compagnie de Bussy: 50 hommes

Compagnie de Nulecour: 50 hommes

Compagnie de Saillant: 50 hommes

Total 8 compagnies avec 400 hommes.

Régiment de Grancé (cavalerie)

Compagnie mestre de camp, Comte de Grancé: 50 hommes

Compagnie de Beaujeu (comande le Régiment): 50 hommes

Compagnie de Bazoches: 50 hommes

Compagnie Monsieur de Chambre: 54 hommes

Compagnie de Gisne: 50 hommes

Compagnie Chevalier de Pibrac? Cette compagnie est la sixième ou celle de Gisne a-t’elle changé de nom? Sans effectifs connus si la Compagnie est indépendante.

Total 5 ou 6 compagnies avec 254 hommes à minima.

Régiment de Courtomer (cavalerie). Seulement 2 compagnies sont présentes, peut-être joines à la compagnie de mousquetaires à cheval de Gassion.

Compagnie Mestre de camp, Monsieur de Courtomer: 39 hommes

Compagnie Vicomte de Courtomer: 38 hommes

Total 2 compagnies avec 77 hommes.

Régiment de Carabins d’Arnault (cavalerie). Uniquement 4 compagnies du régiment sont présentes.

Compagnie de Rosi: 29 hommes

Compagnie de Banière: 26 hommes

Compagnie de Mouzon: 25 hommes

Compagnie de Clerges: 27 hommes

Total 4 compagnies avec 107 hommes.

Régiment de Beauvau (cavalerie)

Compagnie colonelle, Beauvau: 45 hommes

Compagnie lieutenant colonel, Beauvau Grandru: 48 hommes

Compagnie Serval: 46 hommes

Compagnie de Bauda: 48 hommes

Compagnie de Nemi: 49 hommes

Compagnie Perriscal: 44 hommes

Total 6 compagnies avec 280 hommes.

Grand total pour la cavalerie 201 compagnies avec  XXX hommes.

Pere Cristòfol

Source: Bibliothèque Nationale de France