Traduction française de Tercios, par Genesteal

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Les pions « Désordre » par Egemen Cakaloglu

Les pions « Désordre » par Egemen Cakaloglu

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L’armée suédoise à Lützen (16 novembre 1632) selon Guthrie et Brzezinski

L’armée suédoise à Lützen (16 novembre 1632) selon Guthrie et Brzezinski

1- OdB suédois selon Guthrie (Battles of the Thirty Years War – Greenwood Press)

Effectif : 19,150 hommes (12,950 fantassins et 6,210 cavaliers, 60 canons).

Aile gauche (2980 chevaux, 1000 fantassins, 10 canons)

Première ligne : Bernard de Weimar CR (500 en 2 esc), Carberg CR (220), Domhoff/Courlande CR (230), Tiesenhausen-Livoniens CR (300), Courville CR (300), 5 détachements de mousquetaires (200) avec 2 canons par détachement.

Deuxième ligne : Hoffkirch CR (350), Anhalt CR (300), Lowenstein CR (200), Brandenstein CR (300), Steinbach CR (200), Stechenitz CR (80).

Centre (10950 fantassins, 20 canons lourds, 24 canons légers).

Première ligne (de droite à gauche) : Brigade suédoise (1287), brigade jaune (1221), brigade bleue (1110), brigade verte  (1748), 4 batteries de 5 canons, Henderson IR (228)

Deuxième ligne : Brigade Bose (1438), brigade Knyphausen (1120), brigade Thurn (1252), brigade Mitzlaff (1546), Ohm CR (300).

Aile droite (2930 chevaux, 1000 fantassins, 10 canons).

Première ligne : Stalhansk CR (500), Stoop CR (400), Sack CR (200), Silversparre CR (250), Sperreuter CR (100), Stenbock CR (400), 5 détachements de mousquetaires (200 chacun) avec 2 canons par détachement.

Seconde ligne : Wilhelm Leib CR (120), Goldstein CR (150), Bulach CR (120), Beckermann CR (150), Hessois 4 CR (380), G. Uslar-hessois CR (160)

 

2- OdB suédois selon Brzezinski (Lützen 1632 – Osprey Military – Campaign)

Effectif : 20,900 hommes (14,700 fantassins et 6,210 cavaliers, 50 canons).

Aile gauche (2980 chevaux, 1000 fantassins, 10 canons)

Première ligne (de droite à gauche) : Bernard de Weimar CR (500 en 2 esc), Carberg CR (220), Courlande CR (230), Tiesenhausen-Livoniens CR (300), Courville CR (300), 5 détachements de mousquetaires (200) avec 2 canons par détachement.

Deuxième ligne (de droite à gauche) : Hoffkirch CR (350), Anhalt CR (300), Lowenstein CR (200), Brandenstein CR (300), Steinbach CR (200), Stechenitz CR (80).

Centre (12,700 fantassins).

Première ligne (de droite à gauche) : Brigade suédoise (1581), brigade jaune (1221), brigade bleue (1110), brigade verte Weimar (2036), 4 batteries de 5 canons, Henderson IR (228)

Deuxième ligne (de droite à gauche) : Brigade duc Wilhelm/Bose (1726), brigade Knyphausen blanche (1120), brigade Thurn (1832), brigade Mitzlaff (1834). En réserve, derrière : Ohm CR (300).

Aile droite (2930 chevaux, 1000 fantassins, 10 canons).

Première ligne (de droite à gauche) : Stalhansk (finnois) CR (500), Västgota CR (400), Södermanland CR (200), Uppland CR (250), Östagota CR (100), Smäland CR (400), 5 détachements de mousquetaires (200 chacun) avec 2 canons par détachement.

Seconde ligne (de droite à gauche) : duc Wilhelm Leib CR (120), Goldstein CR (150), Bulach CR (120), Beckermann CR (150), Hessois 4 CR (380), G. Uslar-hessois CR (160).

Artillerie : 20 canons = 10 pièces de 3 livres sur chaque aile avec les mousquetaires commandés).

L’armée suédoise à Lützen (16 novembre 1632) selon quelques sources d’époque

L’armée suédoise à Lützen (16 novembre 1632) selon quelques sources d’époque

Voici l’ordre de bataille suédois à Lützen selon plusieurs sources d’époque :

1- L’armée suédoise à Lützen selon Abelinus (C’est à dire selon le journal de l’époque Theatrum Europaeum) :

Aile gauche (Bernard de Saxe-Weimar)

Première ligne : 6 escadrons de cavalerie mêlés à 5 détachements de mousquetaires du régiment Stüctlein avec 20 canons.

Deuxième ligne : 6 escadrons de cavalerie mêlés à 5 détachements de mousquetaires.

Centre

Première ligne (de droite à gauche) : Wisenburg à la tête d’une ligne de 4 brigades : Brigade suédoise, brigade jaune, brigade bleue, brigade Weimar (verte), 4 batteries de 5 canons.

Deuxième ligne : Knyphausen à la tête d’une ligne de 4 brigades d’infanterie.

Aile droite (Gustave-Adolphe)

Première ligne : 6 escadrons de cavalerie mêlés à 5 détachements de mousquetaires avec 19 canons.

Seconde ligne : 6 escadrons de cavalerie mêlés à 5 détachements de mousquetaires.

Total : 20 000 hommes

2-  L’armée suédoise à Lützen selon Gualdo Priorato (contemporain des faits mais non présent à Lützen)

Aile gauche

3,000 cavaliers « goths » et finlandais en 6 escadrons et commandés par les colonels Wansleben, Ruthwin et Vitzthum. Cinq pelotons (maniche) de mousquetaires étaient distribués entre ces escadrons.

Seconde ligne : 5 escadrons, précédés de leurs colonels qui marchaient accompagnés de gentilshommes volontaires tous bien montés et bien armés.

Centre

Venaient ensuite 4 gros bataillons d’infanterie allemande et suédoise, assez espacés entre eux : c’étaient les deux brigades noire et jaune, en 28 enseignes, auxquels étaient joints les brigades bleue et verte formées de 18 compagnies des régiments de Winckel et Relingen et de celui de Bernard de Weimar en 26 enseignes.

Au corps de bataille étaient 4 autres bataillons étendus sur un large front et disposés derrière les premiers en 34 compagnies d’infanterie des régiments de Stechnitz, Brandtstein, Loewenstein, Steinbach et Anhalt.

En seconde ligne : l’arrière-garde commandée par le maréchal Kniphausen était de 52 compagnies d’infanterie partagés en 8 gros bataillons, 4 de forme carrée et 4 étendus sur un large front, composés des régiments étrangers de Mitzlaff, Geisdorf, Thurn ou la Tour, Hesse, Kniphausen, Hoffkirch et Guillaume de Weimar.

Aile droite

3,000 hommes de cavalerie allemande en 6 escadrons comme ceux de la droite, commandés par le duc Bernard de Weimar, suivis de gentilhsommes volontaires. Cinq pelotons de mousquetaires flanquaient ces escadrons et y étaient mêlés à même intention qu’à l’aile droite. C’est là qu’étaient les 22 escadrons de la garde royale, et les régiments de Karberg, Churlander (Courlandais), Wrangel (en fait, même régiment que Courlande), Wishaufen (Diesenhausen) et Courville.

5 escadrons conduits par les colonels Oemens, Boosse ou Boosen, Iseler et Agafelt ou Degenfelt, commandés par le lieutenant-général baron de Hoffkirch, étaient entremêlés de mousquetaires.

L’artillerie était distribuée sur le front de la première ligne : 26 pièces de gros canon devant l’infanterie, et 20 pièces de campagne devant chaque aile chargées à cartouche.

3L’armée suédoise à Lützen selon De La Gardie (Archives suédoises)

Effectif : 14 499 piétons (blessés compris, 13 822 sans les blessés) et 9260 cavaliers (6210 cavaliers effectifs)

Infanterie (#compagnies) # Mousquets #Piques #Officiers #Total
Guardie (1) 45m 38p 12o off (Gardes, avec rgt Nilses)
Gr. Nilses (16) 610m 324p 192 off 1221 (brigade jaune – Nils Brahe)
Winckels (16) 486m 432p 192 off 1110 (brigade bleue – old blue)
Er. Hands (8) 465m 267p 96 off 848 (brigade suédoise bleue)
Carl Hårds (8) 447m – 96 off 543 (brigade suédoise bleue)
Finnar (4) 156m – 48 off 204 (Finnar = Finnois = Finnish – brigade suédoise bleue)
Knyphausen (12) 708m 270p 142 off 1120 (brigade blanche)
Mitzlafwes (12) 342m 198p 142 off 682 (brigade Mitzlaff)
Rossows (8) 366m 168p 96 off 630 (brigade Mitzlaff)
Giersdorffs (8) 330m 96p 96 off 522 (brigade Mitzlaff)
Gr. v. Thurn (8) 240m 144p 96 off 480 (brigade Thurn)
Gr. v. Isenburg (8) 120m 54p 96 off 270 (brigade Thurn)
Gr. v. Erpack (8) 144m 18p 96 off 258 (Erbach – brigade hessoise)
Gr. v. Eberstens (12) 216m 144p 142 off 502 (brigade hessoise)
Yslors (12) 144m 36p 142 off 322 (Uslar – brigade hessoise)
Hert. Wilhelms (12) 276m 78p 142 off 496 (brigade Wilhelm de Saxe-Weimar)
Posens (8) 540m 156p 96 off 792 (Bose ? – brigade Wilhelm de Saxe-Weimar)
Pforts (8) 306m 84p 48 off 438 (Pforte – Wilhelm de Saxe-Weimar)
Vidtstrumbs (8) 150m 24p 96 off 270 (Vitzthum – Wilhelm de Saxe-Weimar)
Hert. Bernh. (12) 396m 210p 142 off 748 (brigade Bernard de Saxe-Weimar)
Leslies (16) 360m 24p 192 off 576 (brigade Bernard de Saxe-Weimar)
Willteust. (12) 468m 102p 142 off 712 (Wildenstein – brigade Bernard de Saxe-Weimar)
Brandenstein (4) 198m – 48 off 246 (mousquetaires commandés)
Gr. v. Launst. (7) 600m – 84 off 684 (Löwenstein – mousquetaires commandés)
Joh. Hindriks (4) 180m – 48 off 228 (Henderson – réserve)
total : 8293 mousquets, 2867 piques, 3592 officiers, 13 882 hommes, 14 499 hommes avec les blessés

Cavalerie (# compagnies) – Je ne sais pas à quoi corresponde les deux chiffres, le premier correspond peut-être à l’effectif total, blessés compris, ou aux chevaux.
Uppland (4) 300 250
Ohms (8) 450 300
Södermanland (4) 250 200
Östgöta (4) 200 100
Westgöta ou Västgöta (8) 600 400
Småland (8) 600 400
Finnar (Finnois) (8) 800 500
Frans v. Talby 75 50
Cort. v. Talby 150 100
T. Albrecht Yssler 75 50
Verkermans (4) 225 150
Hert. Bernhard (12) 750 500
Rostens 270 180
Lifland (Livoniens) (8) 450 300
Bullasch (8) 180 120
Carlbergs (8) 330 220
Georg Yssler (Uslar) 240 160
Courville (4) 450 300
Golstens (Goldstein) (8) 225 150
Stecknitz 120 80
Hert. Wilhelms (12) 180 120
Anhaltiske (8) 450 300
Curländer (4) 345 230
Hofkirks (12) 525 350
Steinbachs (4) 300 200
Lauensteins (Löwenstein) (6) 300 200
Brandenstein (4) 450 300
Total 9290 6210
Dragons 600
Total 6810

 

Stéphane Thion

L’armée espagnole à Rocroi (mai 1643)

L’armée espagnole à Rocroi (mai 1643)

A Rocroi, l’armée des Flandres est commandée par don Francisco de Mello. Le duc d’Albuquerque vient d’en être nommé général de la cavalerie et Alvaro de Mello, frère de Francisco, en est le général de l’artillerie. Cette armée est scindée en plusieurs corps : l’armée de Brabant, commandée par don Andrea Cantelmo ; un corps rassemblé en Hainaut, commandé par le comte de Bucquoy ; un corps rassemblé du côté de Namur, commandé par Issembourg et un corps destiné à défendre le Luxembourg et à secourir la Bourgogne, commandé par le baron Beck. L’armée de France sera constituée à partir des corps de Bucquoy et d’Issembourg, et le comte de Fontaine sera nommé mestre de camp général de cette armée. Pour la bataille, le sergent-major de bataille, équivalent au maréchal de bataille français, sera don Jacinto de Vera.

Ci-dessus : Etat-Major espagnol à Rocroi (Aquarelle de K.A. Wilke)

L’infanterie d’Espagne

Les tercios seront, durant les guerres de Quatre-vingt et de Trente ans, le bras armé du roi d’Espagne. Et les tercios viejos en sont les unités les plus redoutées.

Un tercio compte, depuis 1632, 12 compagnies de 250 hommes, ou 15 compagnies de 200 hommes pour un tercio levé en dehors de la péninsule ibérique, soit un effectif total  de 3 000 hommes. L’ordonnance de 1632 tolère les tercios à 20 compagnies et en pratique certains auront jusqu’à 26 compagnies. Mais aucun de ces tercios n’atteindront l’effectif théorique de 3 000 hommes. Une compagnie au complet doit compter 11 officiers (un capitaine et son page, un alférez, un enseigne ou abanderado, un sergent, deux tambours, un fifre, un fourrier, un barbier et un chapelain) et 239 soldats dont 90 piquiers en cuirasse (coseletes), 89 arquebusiers et 60 mousquetaires. Dix caporaux (cabos de escuadra) font parti de ce total. La compagnie de 200 hommes doit compter, pour sa part, 70 piquiers coseletes, 90 arquebusiers et 40 mousquetaires. L’état-major permanent du tercio comprend, en plus du mestre de camp, 7 officiers supplémentaires. L’habitude prise par les fantassins de toutes nations d’alléger leur équipement, en se débarrassant de leurs cuirasses et en raccourcissant leurs piques, n’est pas du goût des autorités et l’ordonnance de 1632, modifiée l’année suivante, tente désespérément d’endiguer cette pratique. Elle prévoit cependant que les piquiers moins biens équipés soient placés dans les rangs arrières.

 

Certains tercios sont permanents, ou fixes, comme les régiment entretenus français. Les principaux tercios fixes de l’armée de terre sont (avec le nom de leur mestre de camp en 1643), les tercio viejo de los Estados de Flandes (comte de Garcies), tercio viejo de los estados de Brabante (comte de Villalba), tercio viejo de los Estados de Holanda (duc d’Albuquerque puis Baltasar Mercader), tercio fijo de Napoles (prince d’Ascoli), tercio fijo de Lombardia (Antonio de Velandia), tercio fijo de Sicilia (Francisco de Castilla), et le tercio de Saboya (Vicente Monsoriu). La Marine peut de son côté compter sur ses propres tercios stationnés en Espagne, à Naples et en Sicile.

Aux tercios purement espagnols s’ajoute l’infanterie dite des nations, levée dans les territoires dépendant de la couronne d’Espagne : Flandre, Bourgogne, Sicile, Naples et Lombardie. Les tercios italiens et bourguignons suivent la même organisation que les tercios espagnols, soit 12 compagnies de 250 hommes. Les tercios wallons suivent pour leur part l’organisation des tercios espagnols des Flandres, soit 15 compagnies de 200 hommes. Mais chaque compagnie wallonne compte théoriquement 12 officiers, 46 piquiers et 142 mousquetaires. Les règlements pour faire recrue de nation wallonne prescrivent que chaque mestre de camp doit nommer, pour chaque compagnie, un officier, deux vieux soldats et un tambour, et les envoyer aux quartiers qui leurs seront désignés. Les recrues devront être effectuées dans les pays de Hainaut, de Brabant, de Lille, de Flandre, d’Oudenarde et de Bergue. « Tous maîtres de camp soigneront sérieusement que pendant le temps de ces quarante jours, ils fassent bien ajuster les mousquets et armes à feu de leurs vieux soldats, et pour les piques ils prendront le patron de la longueur et des fers accordés avec Herscamp, marchant de Namur, dont chaque maistre de camp envoyera quérir un patron pour à l’avenant armer les piquiers de son tercio. (…) Tous les maistres de camp seront avertis qu’ils ne pourront enrôler en leurs tercios pour arquebusiers que des forts et robustes garçons, et ne soient plus jeunes que de dix-sept à dix-huit ans. » Les régiments allemands et lorrains au service de l’Espagne sont organisés sur le modèle allemand, en 10 compagnies de 250 ou 300 hommes.

Il s’agit là bien sûr d’effectifs théoriques, peut-être atteints par certains régiments nouvellement levés. En pratique, les effectifs réels s’en éloignent rapidement. En 1634, pour la campagne de Nördlingen, le tercio d’Idiaquez ne compte que 1 800 hommes pour 26 compagnies et le tercio de Fuenclara, 1 450 hommes pour 17 compagnies. De fait, les escadrons espagnols, équivalent aux bataillons français, ne dépasseront que rarement le millier d’hommes. Ils se déploient maintenant comme leurs homologues des autres nations, sur 6 à 8 rangs, les piques formant le bloc du centre, arquebuses et mousquets disposés sur leurs flancs.

Les hommes d’un tercio ne reçoivent leur solde que par tiers. Un tiers au début du mois et le second tiers quinze jours plus tard. Le troisième tiers est retenu pour l’achat de la poudre, des mèches et l’entretien ou le remplacement des équipements. Don Bernardino de Mendoza affirmait que le soldat espagnol diffère de celui des autres nations parce qu’il réclame sa solde uniquement après avoir combattu.

La cavalerie de Philippe IV

La cavalerie d’Espagne ne bénéficie pas de la même réputation que l’infanterie. Et la part des nations au sein de la cavalerie du roi d’Espagne n’en est que plus importante. La cavalerie espagnole dépend d’un capitaine général, assisté d’un lieutenant général, de quatre adjudants, et d’un fourrier-major. Mais, jusqu’à 1642, elle ne bénéficie d’aucune organisation régimentaire. Les compagnies de 25 à 40 chevaux sont regroupées de façon temporaire par des commissaires généraux. Pour combattre, elles sont réunies en escadrons commandés par le plus ancien des capitaines. La cavalerie des nations est pour sa part organisée en régiments regroupant de 5 à 10 compagnies, commandés par un colonel assisté d’un lieutenant-colonel, d’un sergent-major et d’adjudants. La cavalerie espagnole sera aussi organisée en régiments à partir de 1642, apparemment en régiments de 6 compagnies de 100 chevaux.

Les caballos corazas, similaires aux chevaux légers français, forment le corps de cette cavalerie. Comme pour leurs homologues français, l’équipement des cavaliers s’est allégé durant les années 1630, ne consistant plus qu’en une cuirasse à l’épreuve du pistolet, portée sur un buffle, deux pistolets d’arçon et une salade (ou pot). En 1648, Grammont rapporte dans ses Mémoires que les escadrons espagnols, qui s’apprêtent à recevoir la charge de la cavalerie française, « n’avaient point l’épée à la main, mais comme tous les cuirassiers espagnols portent en Flandre des mousquetons, ils les tenaient en arrêt sur la cuisse, de même que si c’eut été des lances ». Rien ne semble donc maintenant les distinguer des arquebusiers à cheval. Les compagnies de gardes, que ce soient celles du gouverneur, du général de la cavalerie ou du lieutenant général, sont probablement mieux équipées, à l’image des gendarmes français. Le gouverneur des Flandres possède deux compagnies particulières de gardes, une compagnie d’arquebusiers et une compagnie de lanciers. Les Espagnols resteront en effet la dernière nation d’Europe occidentale à utiliser des lanciers, même si on ne les trouve plus, en 1643, qu’au sein de cette compagnie de gardes.

L’artillerie

Selon Diego Ufano Velasco, l’artillerie espagnole ne compte plus, depuis 1609, que quatre calibres : le canon tirant 40 livres de balles, le demi-canon tirant 24 livres de balles, le quart de canon tirant 10 livres de balles et le quint de canon – auquel on peut substituer la quart de couleuvrine – tirant 5 livres de balles. Cette artillerie se révélera mieux servie que celle de son adversaire.

Ci-dessus et ci-dessous : 2 variantes du drapeau du tercio d’Albuquerque.

Stéphane Thion

(Illustrations de Daniel Cabrera-Pena).