L’armée impériale de Wallenstein (1632-1634)

L’armée impériale de Wallenstein (1632-1634)

Avant 1632, l’infanterie de la ligue catholique se formait en bataillons de 2 000 hommes sur 26 rangs. Les bataillons impériaux étaient de 1 000 hommes combattant sur 19-20 rangs. La cavalerie combattait en escadrons de 500 à 1 000 chevaux sur 8 à 10 rangs. Après le désastre de Breitenfeld, Wallenstein va réorganiser l’armée Impériale. Selon Gualdo, il déclara de quelle manière il voulait être obéi, & prescrivit à un chacun ses devoirs. Entre autres ordonnances il régla que l’armée dorénavant porterait des écharpes rouges, & défendit toute autre couleur sous peine de la vie. (…) Il défendit, sous peine d’encourir sa disgrâce, à la cavalerie depuis le soldat jusqu’au colonel d’être jamais sans bottes ni éperons, aux officiers d’infanterie d’en porter (…). Puis il se préoccupa du recrutement : Isolani fut en Croatie & dans la Hongrie lever de la cavalerie, & pour ce service il fut fait à son retour général de toutes les troupes légères. Les capitaines chargés de recruter se partagèrent : les uns furent en Moravie, d’autres en Silésie, dans l’Autriche, la Styrie, la Carinthie, enfin partout où ils comptaient de trouver des hommes désoeuvrés & enclins au métier des armes. (…) La plupart venaient tout équipés se rendre aux enrôleurs, perçant la foule du petit peuple qui les entourait & dont les cris de joie passaient alors pour le présage assuré de la ruine des Suédois. Une grande partie de la cavalerie était sans cuirasses & les avait perdues dans les déroutes passées, & surtout à la journée meurtrières de Lepzig. Walstein en tira quantité de Lombardie. Wallenstein commanda effectivement 4 000 armures complètes pour ses cuirassiers, dont la moitié avec des armets (casques fermés) et la moitié avec des Zischägge (pots hongrois), et plus de 6 000 armures pour arquebusiers (cuirasse complète ou demi-cuirasse frontale plus pot hongrois). Enfin, au même moment (juillet 1631), la Ligue Catholique ordonne la levée de 9 000 fantassins en 3 régiments et 2 000 cavaliers en 4 régiments.

Wallenstein va par ailleurs adapter ses formations : son infanterie se déploiera dès lors en bataillons de 500 à 1 000 hommes, les ⅔ de mousquetaires, sur 10 rangs. Le bloc de piquiers, au centre, comprendra 7 rangs de piquiers et 3 de mousquetaires sur le front. La cavalerie combattra en escadrons de 500 à 800 chevaux sur 6 rangs, 8 rangs selon Folard. Puis la profondeur des escadrons passera à 4 ou 5 rangs à partir de 1636, et enfin à 3 rangs dans les années 1640, selon Montecuccoli, pour 50 chevaux de front. Selon Schildknecht, les cuirassiers impériaux privilégient la caracole, chargeant serrés à rangs ouverts, faisant une décharge de pistolet si l’ennemi tient ferme, puis défilant à droite et à gauche pour laisser la place au rang suivant, le premier rang se reformant derrière l’escadron. Mais Gualdo rapporte qu’à Breitenfeld, les cavaliers saxons ne s’attendaient ni au feu ni au choc réitéré de cette cavalerie de l’avant-garde menée par Schaumbourg & Cronenberg, qui tous deux l’épée à la main chargeaient en furieux à la tête des escadrons. Attaqués de front & pris en flanc les Saxons se replièrent avec précipitation sur les escadrons de l’électeur qui dans cette confusion s’ouvrirent. Les impériaux en profitèrent pour entrer dans cette cavalerie (saxonne) le sabre à la main.

Les régiments de cavalerie sont toujours théoriquement à 10 compagnies de 100 chevaux, plutôt à 7 ou 9 compagnies de 65 à 80 chevaux en pratique. Certains régiments continueront longtemps à mixer des cuirassiers et des arquebusiers. Ainsi, en août 1645, l’Obristleutnant Graf Boussu, qui est en charge du régiment Piccolomini, commande 200 cuirasses et 300 carabines pour son régiment, qui compte 500 hommes. L’armée impériale comprend, en avril 1633, trois corps de cavalerie. Le corps de cavalerie de Piccolomini compte 50 compagnies et 3 900 chevaux (régiments Piccolomini, Matthias von Toscana, Franz von Toscana, Terzka et les deux compagnies de Leibgarde de Wallenstein ; le corps de Schaffgotsch, compte 72 compagnies pour 4 700 chevaux (régiments Woschiz, Strozzi, Gonzago, Bornewall, Trost, Schaffgotsch, Marradas, Götz, Hassenburg et Lobkowitz) ; enfin le corps de Sparr, compte 70 compagnies pour 4 600 chevaux (régiments Lindlow, Eichstedt, Colloredo, Sparr, Lintersheim, Morocini, Götz et Wintsch). Dans la seconde partie des années 1640, les régiments passeront à 750 cavaliers selon Montecuccoli.

Il faudra attendre les années 1640 pour que la cavalerie impériale commence réellement à s’alléger, à l’image des Suédois ou des Français. Auparavant, Wallenstein ne paraît pas avoir autorisé cette évolution, comme le sous-entend Montecuccoli : les arquebusiers ou carabiniers ne peuvent faire un corps solide, ni attendre de pied ferme le choc de l’ennemi, parce qu’ils n’ont point d’armes défensives : c’est pourquoi il ne serait pas à propos d’en avoir un grand nombre dans une bataille, parce qu’on ne saurait les placer qu’ils ne causent de la confusion en tournant le dos. Comme leur emploi est de tourner en caracolant, et de faire leur décharge, puis de se retirer si l’ennemi les presse par derrière et qu’ils se retirent si vite que cela ait l’air de fuite, ils ôtent le courage aux autres, ou bien ils les heurtent, et se renversent sur eux. C’est ce qui détermina Wallenstein général, des troupes de l’Empereur, de les proscrire de l’armée après la funeste expérience qu’il en fit à la bataille de Lutzen l’an 1632. Mais en janvier 1645, l’abandon de l’armure complète est proposée à Piccolomini, tout au moins pour son régiment. Le lieutenant-colonel Graff écrit ainsi que les lourdes et encombrantes cuirasses complètes, qui distinguent les cuirassiers des arquebusiers, soient remplacées par le casque et la cuirasse en deux parties et à l’épreuve des tirs. Il argumente que, lorsqu’il gèle, les hommes se plaignent des brazallen (armures de bras avec gant de fer) qui ne se peuvent porter, et peuvent se casser. Il précise enfin que, comme le souhaite Piccolomini, nous mettrons en place les carabiniers au nombre de 20 par compagnie, qui seront du plus bel effet. On retrouve là le régiment de cavalerie impérial des années 1640 et 1650, décrit par Montecuccoli : les régiments de cavalerie sont armés aujourd’hui de demi-cuirasses, qui ont le devant et le derrière, de bourguignottes composées de plusieurs lames de fer attachées ensemble par derrière et aux côtés pour couvrir le col et les oreilles, et de gantelets, qui couvrent la main jusqu’au coude. Les devants de cuirasse doivent être à l’épreuve du mousquet, et les autres pièces à l’épreuve du pistolet et du sabre. Leurs armes offensives sont le pistolet et une longue épée qui frappe d’estoc et de taille. Le premier rang pourrait avoir des mousquetons. (…) Les cuirasses entières sont admirables pour rompre et pour soutenir ; mais après avoir reconnu que si ces armes ne sont à l’épreuve, elles servent de peu, et que même, le fer venant à se rompre, les morceaux rendent les blessures plus grandes ; et qu’au contraire si elles sont à l’épreuve, elles sont trop pesantes, et embarrassent tellement la personne, que le cheval étant tombé, le cavalier ne saurait s’aider ; que d’ailleurs les brassards et les cuissards rompent les selles et les harnois, blessent les chevaux sur le dos, et les fatiguent beaucoup, on a jugé à propos de s’en tenir aux demi-cuirasses.

Enfin, selon Montecuccoli le rôle du dragon impérial n’est guère différent que celui de son homologue suédois : les dragons ne sont autre chose que de l’infanterie à cheval armée de mousquets légers, un peu plus courts que les autres, de demi-piques et d’épées, pour se saisir d’un poste en diligence, et pour prévenir l’ennemi dans un passage. On leur donne pour cela des hoyaux et des pelles. On les met à cheval au milieu et dans les vides des bataillons pour tirer de là par dessus les autres ; d’ailleurs ils combattent d’ordinaire à pied.

Les régiments d’infanterie comptent en pratique de 6 à 9 compagnies de 115 hommes, pour une moyenne de 1 000 hommes par régiment. Puis ces régiments seront regroupés en brigades à partir de 1633, au nombre de 6 : Grana (27 compagnies des régiments Alt-Sachsen, Alt-Brenner et Grana), Von Waldt (32 compagnies des régiments Beck, Tieffenbach et von Waldt), Schaffenberg (23 compagnies des régiments Harrach, Terzka et Schaffenberg), Dietrichstein (30 compagnies des régiments Kehraus, Wallenstein et Dietrichstein), Manteuffel (25 compagnies des régiments Hardeck, Mansfeldt, Stranz et Manteuffel) et Funk (37 compagnies des régiments Lichtenstein, Funk, Illo et Gallas). Le tout fera 174 compagnies d’infanterie pour 20 000 fantassins. De sorte que l’armée impériale devait compter de l’ordre de 40 000 hommes, en comptant les Croates et l’artillerie.

À la mort de Wallenstein, un an plus tard, l’armée impériale compte 22 régiments de cavalerie (Alt-Piccolomini, Neu-Piccolomini, Strozzi, Lamboy, Rittberg, Breda, St Martin, Cronberg, Wildtberg, Rauchhaupt, Biesinger, Mülheimb, Alt-Sachsen, Marradas, Gonzaga, Nicolai, Ulfeldt, Morzin, Torneta, Streithorst, Hatzfeld, Willich), 21 régiments d’infanterie (von Waldt, Wallenstein, Wangler, Adelshofen, Mariame, Tieffenbach, Thun, Webel, Kehraus, Morzin, Hatzfeld, La Fosse, Jung-Breuner, Suis, Berch, Alt-Sachsen, Diodati, Jung-Wallenstein, Alt-Breuner, Gordon, Goltz), 4 régiments de dragons (Piccolomini, Buttler, Hennerson, Gallas), 7 régiments de Croates (Isolani, Cosetzky, Loysy, Corpus, Forgatsch, Prziowsky, Revai) plus des cosaques polonais, pour un total de 40 à 45 000 hommes.

Dans les années 1640 et 1650, les bataillons d’infanterie devront être composés, selon Montecuccoli, de 500, 1000 et 1500 hommes à 6 de hauteur, les deux tiers de mousquetaires et un tiers de piquiers. Si les compagnies font 150 hommes, un régiment de dix compagnies sera de 1500 hommes, nombre suffisant pour être conduit et gouverné par les officiers qu’on a coutume de lui donner, comme on a remontré depuis peu. Il propose ensuite de former des bataillons ayant en leur centre un bloc de 480 piques à 6 de hauteur et 80 de front, au devant desquels on met une rangée de 80 mousquetaires, qui étant couverts par les piques peuvent tirer en sûreté tantôt debout, tantôt un genou à terre, et un rang de 80 rondaches, qui couvrent tout ce qui est derrière. Les piques sont garnies de chaque côté, de deux manches de 400 mousquetaires (10 escouades de 40 hommes), dont une partie peut être placée derrière les piquiers et une autre postée480 par pelotons entre la cavalerie la plus proche, d’où elles font un feu continuel, jusqu’à ce que la mêlée commence : et alors elles se retirent dans les bataillons d’où on les a tirées.

Le bataillon idéal de Montecuccoli compte donc 1440 hommes, répartis en 480 piques, 880 mousquetaires et 80 rondaches

La pique et le mousquet n’ont pas évolué depuis le début du siècle. On ne se sert plus d’arquebuses dans les troupes allemandes, nous dit Montecuccoli, parce que le mousquet porte plus loin, et que l’homme qui porterait une arquebuse peut porter un mousquet. Les mousquetaires doivent porter une fourchette pour mieux ajuster leur coup. Quant aux piques, elles doivent être fortes, droites et longues de quinze, seize et dix-sept pieds, avec des pointes en langue de carpe. Les piquiers doivent être armés de casques et avoir des cuirasses, qui les couvrent devant et derrière. (…) Le mousqueterie seule sans piquiers, ne peut pas faire un corps capable de soutenir de pied ferme l’impétuosité de la cavalerie qui l’enveloppe, ni le choc et la rencontre des piquiers ; ainsi ils sont obligés de lâcher pied.

Ci-dessus : tambour, arquebusiers à cheval, et cuirassés impériaux (aquarelles de K.A. Wilke)

Ci-dessous : Polonais et Croates au service de l’Empire (aquarelle de K.A. Wilke)

 Ci-dessous : infanterie impériale (aquarelle de K.A. Wilke)

 

Les Gardes du Corps de Wallenstein (1628-1632) :

Ottavio Piccolomini est nommé, vers 1627-28, commandant de la Garde du corps de Wallenstein. L’établissements des Gardes du corps à cheval est alors de 4 compagnies : une de lanciers cuirassés, une d’arquebusiers à cheval, une de dragons et une de Croates. Chaque compagnie compte 100 à 150 chevaux. En septembre 1630, lorsque Wallenstein quitte le commandement, ses Gardes du corps comptent 10 compagnies. À Lützen, en 1632, Les deux compagnies restantes seront jointes au régiment des cuirassiers de Piccolomini.

Fin 1628, les lanciers sont revêtus une casaque à revers noirs et garnitures de soie rouge, et de gros boutons filés de soie. Ils portent l’armure complète et une lance arborant un étendard de couleur or, et une houppe au bout de la lance. Les casaques des 14 sous-officiers sont ornées de garnitures en or et de boutons ouvragés ; les parements des manches sont rouge carmin. Les quatre trompettes portent des lacets de soie rouge.

Les arquebusiers ont un uniforme similaire. Ils ne portent ni l’armure ni la lance, mais seulement un casque de fer, une carabine, un poulverin, un sac à balles et une bandoulière rouge. Cette compagnie comprend aussi 14 officiers et quatre trompettes.

Les dragons portent le mousquet et sont équipés pour le reste comme les arquebusiers.

Les Croates portent des casaques à gros boutons ronds et avec franges et passementeries, un chapeau de fourrure rouge, une bandoulière rouge, et sont armés de carabines.

Chacune des quatre compagnies de Leibgarde à sont propre étendard :

– Le premier porte un soleil éclairant de ses rayons un croissant de lune, avec la devise : Mutuando splendorem, stellis splendidior.

– Le second représente un lion attaquant des animaux qui s’échappent, avec la devise : “omnia vincit” ou “omnia cedant”.

– Le troisième étendard représente un lion pointant sa patte vers une roue ou une boule, symbole du bonheur; avec la devise : “mea haud luditur unguis”.

– Le quatrième représente Énée qui délivre son père Anchise des ruines fumantes de Troie avec la devise : “per tela per ignes”.

– Il existe un cinquième étendard représentant un navire pourvu de soldats, qui s’approche d’une étoile au-dessus d’une montagne.

Ces étendards arborent de plus les signatures AFD ou VDF (Albertus Friedlandie Dux ou Alberto Vallestein Duca di Fridlandt), et FS (Ferdinand II).

Ci-dessous : gardes de Wallenstein et Wallenstein (aquarelles de K.A. Wilke)

Stéphane Thion

Adaptation TERCIOS 1680 – 1720

Adaptation TERCIOS 1680 – 1720

Cette première version de règles vise une adaptation de Tercios aux conflits sous LOUIS XIV notamment ceux de La Ligue d’Augsbourg et ceux de la Guerre de Succession d’Espagne. Une évocation de certaines règles pour la Grande Guerre du Nord est également esquissée. Une version plus approfondie pour cette dernière sera faite dès que possible sous forme de révision à ce document.
Je tiens ici à remercier Stéphane THION pour le temps pris à lire et commenter ce document et pour toutes ses suggestions.

L’armée suédoise de Gustave Adolphe (1629-1632)

L’armée suédoise de Gustave Adolphe (1629-1632)

 

 

L’année 1630 marque un tournant dans la guerre de Trente ans : un grand capitaine, Gustave Adolphe va transformer la manière de combattre. Fort des enseignements d’Henri IV et de Maurice de Nassau, et de sa propre expérience acquise lors des guerres contre la Russie et la Pologne, le roi de Suède sera l’homme des synthèses.

Gustave Adolphe n’a pas révolutionné l’art de la guerre, mais il a su faire la synthèse parfaite des enseignements de son époque. Il a intégré les petites formations d’infanterie, s’inspirant des petits bataillons huguenots et des bataillons de Maurice de Nassau, et repris à son compte les habitudes de Coligny et Henri IV, d’intercaler des petites formations de mousquetaires commandés entre leurs escadrons de cavalerie. Il a parfaitement pris à son compte les enseignements de Nassau et de Billon en organisant des brigades d’infanterie à 3 bataillons : Le Roi de Suède avait rangé son armée sur deux lignes, avec un corps de réserve. (…) La première ligne était composée au centre de petits bataillons bien plus faciles à se mouvoir, & à se rallier que ceux de Tilly, dira Arkenholz dans son Histoire de Gustave Adolphe. Quant à la cavalerie, il a cherché à privilégier le choc, à l’instar des Condé, Coligny et Henri IV. Mais Gustave Adolphe ne s’est pas contenté de ces enseignements. Il a su les améliorer grâce à quelques apports personnels. Les deux principaux en sont le feu de salve – ne tirez votre coup que lorsque vous aurez joint l’ennemi d’assez près pour lui voir le blanc des yeux, dira Gustave Adolphe à ses mousquetaires, à Breitenfeld – et le petit canon de bataillon de 3 livres – Gustave fit avancer ses canons de cuir bouilli qui, tirant de près & fort vite, firent un effet étonnant (Arkenholz décrivant la bataille de Breitenfeld). Tournant la page des tâtonnements de ses prédécesseurs, de Maurice de Nassau à Christian IV du Danemark,  le Roi de Suède parviendra à faire des armées protestantes une implacable machine.

L’infanterie suédoise comprend, en 1630-31, 16 régiments provinciaux comptant 8 à 11 compagnies – Uppland, Närke-Värmland, Södermanland, Östgötaland, 3 régiments pour Småland, Västmanland, Dalarne, Västerbotten, Helsingland-Gestrikland, Ångermanland, 3 régiments pour Västgötaland et Österbotten plus 8 régiments et 4 compagnies finnois – 2 régiments pour Åbolän-Björneborg, 3 régiments pour Tavastehus-Nyland, 3 régiments pour Viborg-Nyslott et l’escadron du colonel Th. Kinnemunds. En 1634, le nombre de régiments d’infanterie à la disposition du Royaume de Suède est de 20 régiments à 8 compagnies, dont 7 recrutés en Finlande. À ces régiments provinciaux, s’ajoute le régiment des Gardes. La plupart de ces régiments iront en Allemagne où ils seront rapidement identifiés par le nom de leur colonel (Öfverste) plutôt que par leur province de recrutement. Le reste de l’infanterie de Gustave Adolphe sera composée de régiments mercenaires provenant des anciennes armées de Mansfeld et de Brunswick.

Le régiment d’infanterie suédois compte théoriquement 1 200 hommes, dont 1152 soldats et sous-officiers, en 8 compagnies de 150 hommes. Chaque compagnie est formée de 16 officiers et 144 hommes. Ces 144 hommes se décomposent en 18 chefs de files, dont 6 caporaux, 54 piquiers et 72 mousquetaires, soit 126 hommes du rang. Chaque caporal est à la tête d’une escouade de 18 piquiers (3 files de 6 hommes) ou 24 mousquetaires (4 files de 6 hommes), la compagnie ayant 3 escouades de 18 piques et 4 escouades de 24 mousquetaires. L’état-major de la compagnie comprend un capitaine, un lieutenant, une enseigne, deux sergents, un maître d’arme (rüstmeister), un fourrier, un chef des couleurs (führer), un secrétaire, 3 tambours et 4 servants pour les officiers. Un document de 1631-32 prévoit ainsi, pour les 1008 soldats des 8 compagnies du régiment, 576 mousquets, 576 fourchettes, 576 bandoulières, 1008 épées, 1008 pots (casques), 432 piques, 432 “colliers d’armes”  (peut-être des gorgerins protégeant le haut du corps), 48 pertuisanes et 16 tambours. Le régiment des Gardes est formé de 8 compagnies organisées sur le même pied que les régiments provinciaux. Il sera reformé, en janvier 1645, en 20 compagnies complètes pouvant former 5 escadrons. Tous les escadrons sont à 4 compagnies, et chaque compagnie à 144 hommes, officiers compris, auxquels s’ajoutent 18 passe-volants. L’état-major d’un régiment comprend un colonel, un lieutenant-colonel, un major, un quartier-maître, 2 à 4 prédicateurs, 4 barbiers, 4 prévôts, 2 secrétaires, un maître des provisions, 2 “chevaliers” des provisions et un bourreau. Cet établissement est doublé pour le régiment des Gardes à partir de 1645.

Pour combattre, le régiment d’infanterie est théoriquement scindé en 2 escadrons de 500 hommes sur 6 rangs. Ces escadrons seront en fait, sous Gustave Adolphe, regroupés par trois et disposés en flèche, pour former la brigade suédoise des années 1630.  Selon Lord Rea, la brigade de 4 escadrons des années 1629-30 se forme à partir de 2 régiments, soit 2016 hommes. Les 864 piquiers et 1152 mousquetaires sont alors regroupés en 12 divisions de 72 piquiers et 12 divisions de 96 mousquetaires. Le premier escadron de la brigade, celui en pointe, compte 216 hommes (36 files de 6 hommes), et de 192 mousquetaires (16 files de 6 hommes) en soutien, derrière le bloc de piquiers. Sur chaque flanc de cet escadron sont disposés un bloc de 216 piquiers (36 files) avec son aile de 192 mousquetaires (32 files). Trois divisions de mousquetaires (288 hommes en 48 files) sont laissées en réserve. Les divisions restantes forment un quatrième escadron en soutien, qui sera abandonné par la suite. Une brigade suédoise occupera environ 90 mètres pour 142 files, chaque homme occupant un espace de 2 pieds.

Il s’agit bien sûr de chiffres théoriques qui vont évoluer à mesure de l’avancée de la campagne. Le comte Gualdo Priorato décrit l’armée suédoise à Breitenfeld, comme composée de six formations de 1 500 hommes totalisant 72 compagnies (soit 6 brigades de 12 compagnies) : Bannier (i.e. Baner), maréchal de camp, commandait l’infanterie de la première ligne faisant 19 000 hommes distribués en 6 bataillons (brigades) de 1500 hommes chacun, des régiments Axel-Lillie, Oxenstierna, Hasever, Teuffel, Erichhausen, Hall, Hohendorf & Winckel. Chaque bataillon était précédé de 5 pièces de canon de cuir bouilli de nouvelle invention, chargées à cartouche & faciles à transporter. Ces corps vêtus de casaques bleues & jaunes marchaient sous 72 enseignes de couleurs différentes aux armes de la Suède avec cette inscription en lettres d’or : Gustavus Adolphus Rex Fidei Evangelicae Defensor. Un an plus tard, à Lützen (1632), toujours selon Gualdo, les brigades suédoises seront formées à partir d’un nombre de compagnies variable, en fonction des effectifs : venaient ensuite 4 gros bataillons d’infanterie allemande et suédoise, assez espacés entre eux pour que ceux qui étaient derrière pussent y trouver place sans confusion. C’étaient les deux brigades noire et jaune, ainsi nommées de la couleur de leurs casaques, qui marchaient sous 28 enseignes (compagnies) aux armes de Suède ; auxquelles le roi avait joint les brigades bleue et verte formées de 18 compagnies des régiments de Winckel et Relingen et de celui de Bernard de Weimar mené par son lieutenant Wildenstein. À la tête de cette infanterie était le comte Nicolas Brahe de Wisinsbourg (colonel de la brigade jaune) qui marchait quatre pas en avant la pique à la main sous 26 enseignes de différentes couleurs et chargées de devises singulières. Au corps de bataille étaient 4 autres bataillons étendus sur un large front et disposés derrière les premiers de façon à pouvoir sans confusion remplir l’intervalle d’un flanc à l’autre. C’étaient 34 compagnies d’infanterie des régiments de Stechnitz, Brandtstein, Loewenstein, Steinbach et Anhalt, les colonels à leur tête marchant la pique à la main et vêtus tous de manière à être reconnus du soldat dans la mêlée. À Lûtzen, chacune des huit brigades suédoises compte en réalité de 1100 à 2 000 hommes avec une moyenne de 1 400 à 1 500 hommes. La réalité des effectifs va faire apparaître un manque criant de piquiers au fur et à mesure de la progression d’une campagne : un régiment possède en moyenne 32% de piques en mai 1631, pour 28% en septembre de cette même année ; puis 37% de piques en août 1632 pour 26% en novembre 1632. La brigade suédoise ne survivra pas à la défaite de Nördlingen (1634). À Wittstock, en 1636, Baner disposera ses bataillons de 850 à 900 hommes de manière classique, un bloc de 47 à 50 files de 6 piques flanqué de deux ailes de 47 à 49 files de 6 mousquets.

Gualdo atteste que les régiments suédois se distinguaient par la couleur de leurs casaques : à Breitenfeld, ces corps vêtus de casaques bleues et jaunes marchaient sous 72 enseignes ; et à Lutzen, c’étaient les deux brigades noire et jaune, ainsi nommées de la couleur de leurs casaques. Arkenholz rapporte pour sa part que, à Lutzen, où le régiment des Gardes fit des prodiges de valeur, le lendemain on voyait ces habits jaunes couchés sur le ventre, dans le même ordre où ils étaient en combattant. Les régiments colorés ne sont pas une initiative suédoise : ils proviennent à l’origine des régiments de Mansfeld qui passèrent auparavant au service du Danemark. Mansfeld avait ainsi à son service, en 1622, un régiment blanc, un régiment bleu & blanc, un régiment rouge, un régiment jaune et un régiment vert. Néanmoins ces couleurs faisaient probablement référence au drapeau plutôt qu’à un quelconque uniforme. Au début des années 1620, les tenues de l’infanterie suédoise étaient comparables à leurs homologues françaises, la laine non teinte étant dominante. Mais dès 1625 les Scandinaves semblent avoir revêtus leur infanterie d’une couleur distinctive. Les Danois ont ainsi, en 1625 et 1626, un régiment rouge et un régiment bleu dont les soldats portent des casaques de ces couleurs. Fin 1627, une lettre d’un observateur britannique confirme que Gustave Adolphe a vêtu ses soldats uniformément, le rouge, le jaune, le vert et le bleu étant cités. L’armée franco-weimarienne de Longueville et Guebriant comptait encore, en 1639-40, des régiments weimariens colorés, les régiments jaune, rouge & noir. Il s’agit des anciens régiments qui étaient auparavant à la solde suédoise.

La cavalerie de Gustave Adolphe compte, en 1631, 4 régiments suédois – Uppland, Östgötaland, Småland et Västgötaland – et 4 régiments finnois – Åbolän-Björneborg, Viborg-Nyslott, Tavastehus-Nyland, et un quatrième identifié dans mes sources – tous à 8 compagnies. S’ajoutent à ce total le régiment d’Ingermanland à 6 compagnies. Les 4 régiments suédois iront en Allemagne, et seront rejoints par un cinquième créé plus tard, Södermanland, alors que les Finlandais en formeront un à 8 compagnies. La compagnie de cavalerie suédoise ou finnoise compte théoriquement 115 hommes, se décomposant en un capitaine, un lieutenant, un enseigne, 2 caporaux, un fourrier, un secrétaire, un chapelain, un prévôt, un barbier-chirurgien, un forgeron, 2 trompettes et 102 soldats. En pratique, ces effectifs seront rarement atteints, et on ne compte que 50 à 80 chevaux par compagnie pour les régiments nationaux qui combattent en Allemagne, en 1631, seul le régiment finnois parvenant à 700 chevaux pour 8 compagnies. La cavalerie de Gustave Adolphe sera donc, comme son infanterie, principalement constituée d’unités allemandes. Les régiments allemands sont de taille variable, de 4 à 12 compagnies, chaque compagnie faisant théoriquement 111 hommes dont 12 officiers et sous-officiers.

Comme le dit l’auteur du Tableau militaire (Histoire des dernières campagnes de Gustave Adolphe, de Gualdo), les Suédois n’avaient que des cuirassiers & des dragons. Leurs cuirassiers n’étaient pas aussi pesamment armés que ceux de l’empereur. Effectivement, la cavalerie suédoise et finnoise est considérée par les observateurs contemporains comme Arquebusiers à cheval, par opposition aux cuirassiers plus lourdement armés. Ainsi, une liste de 1630 énumère 36 cornettes d’arquebusiers à cheval de Suède & Finlande, 2 cornettes d’Arquebusiers à cheval allemands et 80 cornettes de cuirasses allemandes.

Les cuirassiers suédois se protègent d’une demi-cuirasse à l’épreuve du mousquet et d’un pot (casque). Selon Gualdo, la cavalerie du roi de Suède ajoute un marteau à son armement : Ils avaient des cuirasses, des pistolets, de bonnes épées et des massues en fer qui d’un côté avaient un marteau et de l’autre un crochet pour tirer à bas le cavalier ennemi par ses habits ou par les boucles de son armure.

Les dragons ont un armement plus proche de celui de l’infanterie. Selon Gualdo, Ces dragons ou mousquetaires à cheval étaient tous gens choisis, robustes & d’une valeur reconnue. Leur fonction était de soutenir la cavalerie, & quand l’occasion s’en présentait, ils mettaient pied à terre dans un poste avantageux, & faisaient feu sur l’ennemi. S’ils n’étaient pas les plus forts, ils remontaient à cheval & regagnaient l’armée. Ils servaient d’escorte aux convois, formaient une embuscade à la hâte, battaient battaient l’estrade, montaient à l’assaut, enfin, il n’y a point à la guerre de services  que cette troupe ne rendit. Ces dragons étaient armés de mousquets ordinaires, dont la mèche était tournée sur un petit bois qu’ils fichaient à la têtière de leurs chevaux. Leur épée était courte, & à l’arçon de la selle pendait une petite hache qui servait à couper le bois, à abattre des palissades, &c. Au contraire des impériaux, les dragons suédois combattaient le plus souvent à cheval, quoiqu’ils missent pied à terre au besoin. Ils composaient la cavalerie légère de Gustave-Adolphe.

La cavalerie protestante combat en escadrons disposés sur 3 rangs de profondeur selon Montecuccoli, peut-être 4 rangs au début de la campagne, comme le prétend W. Harte. L’espace occupé par le cavalier est probablement de 3 pieds de front sur 10 de hauteur comme l’indique Schildknecht. En pratique, la profondeur de l’escadron devait dépendre des effectifs réels et de l’espace disponible. Gualdo évoque, à Breitenfeld, de gros escadrons de 1 000 chevaux : Leur aile droite que Gustave commandait en personne était de 4 000 chevaux en 4 gros escadrons, 2 d’allemands & 2 de finlandais. (…) Derrière le Roi marchaient les colonels Wunsch, Todt, Soop & Steinbock qui conduisaient cette cavalerie. Entre chaque escadron il y avait un intervalle de 100 pieds ou environ rempli par 200 mousquetaires d’élite pour faire feu sur la cavalerie ennemie avant qu’elle fut à la portée du pistolet. (…) Gustave Horn maréchal de camp des armées de Gustave commandait l’aile gauche & marchait à la tête de 4 000 cuirassiers, formant comme ceux de l’aile droite quatre gros escadrons des régiments de Horn, Callenbach, Baudis & Uslar. Dans leurs étendards au nombre de 52 verts & orangés on voyait un bras qui tenait une épée avec ces mots : Si Seus Pro Nobis, Quis contra nos (Si Dieu est pour nous, qui sera contre ?). Sur d’autres où il y avait une épée & un sceptre en sautoir on lisait ces mots : Ensem Gradivus, Sceptrum Themis Ipsa Gubernat (Mars gouverne l’épée & Themis tient le sceptre).

Gustave-Adolphe privilégie la charge à l’arme blanche : le cavalier doit faire feu dès qu’il parvient à portée de pistolet, puis mettre le sabre à la main, le choc ayant été facilité par cette première décharge. À Breitenfeld, selon Gualdo, Gustave entrait dans la mêlée comme le simple officier chargeait & culbutait les impériaux à la tête de ses Finlandais. Rien n’approcha de leur intrépidité. On les voyait s’encourager l’un l’autre, donner dans les escadrons ennemis, revenir à la charge, les enfoncer, les traverser & y mettre un si grand désordre que les cuirassiers de l’empereur ne firent pas même la retraite. La charge devait se réaliser à l’épée, la pointe en avant, en visant la gorge. Mais Arkenholz rapporte que Gustave Adolphe dit à ses cavaliers, le jour de Breitenfeld : Si vos épées ne peuvent percer les cavaliers Impériaux, à cause du fer dont ils sont couverts, enfoncez-les dans le poitrail des chevaux.

Aquarelles de K.A. Wilke

Stéphane Thion

Armée du Maréchal de Châtillon, 1639-1641

Armée du Maréchal de Châtillon, 1639-1641

 

Le maréchal de Châtillon ne fut pas un grand général. Mais, selon Tallemant des Réaux, le cardinal de Richelieu lui a donné de l’emploi faute d’autre, car je ne crois pas qu’il trouvât trop bon que le maréchal fût le seul qui ne l’appelât que Monsieur, et il n’était pas persuadé qu’il fût à lui. Ainsi, Châtillon fut nommé à la tête de l’armée de Picardie avant de prendre l’armée de Champagne.

 

L’armée de Picardie en mai et juin 1639

Voici deux états de l’armée de Picardie du maréchal de Châtillon, en mai et juin 1639. Le second est tout particulièrement intéressant puisqu’il éclaire sur l’état d’équipement des compagnies de cavalerie (armées du pot et de la cuirasse ou non armées).
État de l’Armée du Roy commandée par Monsieur le Maréchal de Châtillon, du vingt-septième May mil six cent trente neuf.
INFANTERIE
 – Gardes, 10 compagnies.
 – Maréchal de Brezé, 20 compagnies.
 – Genlis.
 – Roncheroles.
 – La Saludie.
 – Verveins.
 – Mignieux.
 – Le Vidame.
 – Aubeterre.
 – Biscaras.
 – Longueval.
CAVALERIE
– Gendarmes de Monsieur.
– Gendarmes de Guiche.
 – Régiment de chevaux-légers du Comte d’Alais (11 compagnies). Compagnies Colonelle, Lauriere, Saint-Germain Beaupré, La Force, Angoulême, Francieres, La Pierre, La Courbe, Châtillon, Vieupont, Naucourt (Mousquetaires).
 – Régiment de chevaux-légers de Guiche (9 compagnies) : Compagnies de Guiche, Saint-Megrin, Hailly, Roquelaure, Linville, Ayen, Dorthe, Recy (Mousquetaires), Beaufort (Mousquetaires).
 – Régiment de chevaux-légers de la Ferté-Imbaut (8 compagnies) : Compagnies Ferté-Imbaut, Marainville, La Sale, Mosny, Choiseul, De Fontaine, Du Flos (Mousquetaires), Monchaton (Mousquetaires).
–  Régiment de chevaux-légers de Brouilly (9) : Compagnies Brouilly, Potiniere, Esclamviliers, Grand-pré, Baron de Brouilly, Chevrieres, Buqueville, et deux compagnies de mousquetaires (nom des capitaine manquant).
 – Régiment de chevaux-légers de Gesvres (8 compagnies) : Compagnies Gesvres, Bourry, Bazoche, Bouflers, Querieux (ou Curieux), Langtot, Du-Val (Mousquetaires), La-Pierre (Mousquetaires).
 – Régiment de chevaux-légers de Cursol (6 compagnies) : Compagnies Cursol, La Coste, La Fare, Puizol, Roquefou, Verdié.
 – Régiment de cavalerie étrangère Baron d’Egenfeld.
 – Régiment de cavalerie étrangère de Fittingost.
 – Régiment de cavalerie étrangère de l’Eschelle.
 – Régiment de cavalerie étrangère de Rucon.
 – Régiment de cavalerie étrangère de Sirot (3 compagnies).
 – Compagnies de carabins Recy et Monsou.
Extrait de la revue des troupes, tant de cavalerie que d’infanterie de l’Armée du Roy, commandée par Monsieur le Maréchal de Châtillon.
INFANTERIE
 – Gardes 10 compagnies : 1200 hommes, compris 100 mousquetaires envoyés à Rocroy.
 – Maréchal de Brezé, 20 compagnies, 1100 hommes.
 – La Saludie, 11 compagnies, 600 hommes.
 – Le Vidame, 19 compagnies, 700 hommes.
 – Longueval, 18 compagnies, 750 hommes.
–  Mignieux, 17 compagnies, 700 compris les 50 envoyés à Rocroy.
 – Monmège, 250 hommes.
 – Verveins, 20 compagnies, 900 compris 200 à Cateau et 50 à Rocroy.
–  Roncheroles, 19 compagnies, 800 hommes.
 – Genlis, 19 compagnies, 700 hommes.
 – Suisses, 3 compagnies, 400 hommes ; On attend pour joindre à ce corps la compagnies du colonel Molondin de 150 hommes.
Les régiments de Biscaras, d’Aubeterre et de Saint-Aubin sont absents.
Total de l’infanterie 8100 hommes. C’est sans comprendre les officiers.
CAVALERIE
– Gendarmes de Monsieur, 166 (maîtres).
– Gendarmes de Guiche ne sont arrivés.
– Régiment de chevaux-légers Colonel (Comte d’Alais, 12 compagnies) : Compagnies Colonelle (78 armés), Châtillon (50 attend recrue non armés), La Force (60 armés), Saint-Germain Beaupré (69 armés), Angoulême (67 armés), La Pierre (60 non armés), La Courbe (24 non armés), Francieres (58 non armés), Laurieres (44 non armés), Vieupont (64 arrivent aujourd’hui), Viantais (63 partie armés), Mousquetaires (de Naucourt, 61 de sac d’épée). Total du régiment : 699.
– Régiment de chevaux-légers de la Ferté-Imbaut (8 compagnies) : Compagnies Maître de Camp (65), Marainville (67), La Salle (65), Mosny (66 armés), Choiseul (71), Des Fontaines (71), Du Flos (Mousquetaires 60), Monchaton (Mousquetaires 68). Total du régiment : 533.
– Régiment de chevaux-légers de Guiche (8 compagnies) : Compagnies Maître de Camp (80), Saint-Megrin (48 non armés), Roquelaure (73), Dorthe (67 armés), Linville (absents), Ayen (absents), Heilly (36 n’ayant point eu de recrue à cause du capitaine), Mousquetaires (66). Total du régiment : 370.
– Régiment de chevaux-légers de Cursol : En tout 200 Maîtres non armés, les recrues ne sont arrivées.
– Régiment de chevaux-légers de Brouilly (7) : Compagnies Brouilly père (70), Brouilly fils (33), La Potiniere (55 armés), Esclamviliers (51), Grand-pré (58), Chevrieres (absents), Buqueville (absents). Total du régiment : 267 maîtres.
– Régiment de chevaux-légers de Gesvres (8 compagnies) : Compagnies Maître de Camp (57 armés), Bourry (70), Bazoche (63), Curieux (63 non armés), Langtot (63 non armés), Bouflers (68), Mousquetaires La-Pierre (absents), Mousquetaires Du Val (54). Total du régiment : 438 maîtres.
– Carabins : Compagnies de Recy (50) et Monsou (55). Total : 105 carabins.
Total de la cavalerie française : 2778.
CAVALERIE ETRANGERE
– Régiment d’Egenfeld : 2 compagnies (148 armés), Boucy compes (60 non armés).
– Régiment de Bussy-Helmoru (5 compagnies) : Compagnies Colonelle (56), Buy (54), Raucourt (63), De Guerre (69), Balensac (52). Total du régiment : 294.
– Régiment de L’Eschelle : 6 compagnies (250 maîtres non armés, n’ont point eu de recrue).
– Régiment de Sirot (3 compagnies) : Compagnies Colonelle (60 non armés), Mommenet (32 armés), Major (7 armés). Total du régiment : 162 maîtres.
– Régiment de Fittingost : 6 compagnies (400 maîtres non armés).
Total de la cavalerie étrangère : 1314.
Total de la cavalerie tant française qu’étrangère : 4092 chevaux.
Fait à Vervins le 9 juin 1639.

Signé Châtillon.

L’armée de Picardie le 24 avril 1640

INFANTERIE

Gardes Françaises, 10 compagnies, 1500 hommes

Gardes Suisses, 5 compagnies, 800 hommes

Piémont, 20 compagnies, 1200 hommes

Bourdonné, 20 compagnies, 1200 hommes

Maréchal de Brézé, 20 compagnies, 1200 hommes

Bausse (ou Beausse), 20 compagnies, 1200 hommes

Le Vidame, 20 compagnies, 1200 hommes

Mesdavid, 20 compagnies, 1200 hommes

Canisy, 20 compagnies, 1000 hommes

Longueval, 20 compagnies, 1000 hommes

Vervins, 20 compagnies, 1000 hommes

La Feuillade, 20 compagnies, 1000 hommes

Espagny, 20 compagnies, 1000 hommes

Migene, 20 compagnies, 1000 hommes

Du Tot, 20 compagnies, 1000 hommes

Watteville Suisses, 20 compagnies, 1000 hommes

Total : 17 500 hommes (NDR: les effectif sont bien sûr théoriques)

CAVALERIE LEGERE

Régiment Colonel avec les compagnies Colonelle (60h), Angoulême (60h), Laurieres (60h), Viantez (60h), La Force (60h), Francieres (60h), Saint-Germain-Beaupré (60h), La-Pierre (60h), Vieux-Pont (60h) et Châtillon (60h)

Régiment de Praslin avec les compagnies Praslin (60h), Maître de Camp (60h), La Rente (60h), Chambort (60h), Le Moine (60h), D’Arnicourt (60h) et Brizon (60h)

Régiment de Dosmont avec les compagnies Dosmont (60h), Villequier (60h), Lannoy (60h), Fourrilles (60h), Vaudremont (60h) et Grandmont (60h)

Régiment de la Ferté-Imbaut avec les compagnies La Ferté-Imbaut (60h), Rochefort (60h), Mosny (60h), Choiseul (60h), Des Fontaines (60h) et La Salle (60h).

Régiment de la Clavière avec les compagnies La Clavière (60h), Rochefort (60h), Edouville (60h), D’Andresy (60h), Bourry (60h), et Richemont (60h)

Régiment d’Aubay avec les compagnies d’Aubay (60h), Vignoles (60h), Gueilar (60h), Ornezon (60h) et Aviargues (60h).

Total : 2400 h (NDR: effectifs tous théoriques encore !)

REGIMENTS ETRANGERS

Régiment d’Egenfeld avec les compagnies Egenfeld (60h), Mazot (60h), Ferdinand (60h), Valence (60h), Lieutenant-Colonel (60h) et Caltoff (60h)

Régiment de Seillart avec les compagnies Seillart (60h), Lieutenant-Colonel (60h), Le Major (60h), Lestoff (60h), Valentin (60h) et Flich (60h)

Régiment de Hums avec les compagnies Colonelle (60h), Lieutenant-Colonel (60h), Abraham (60h), Frederic (60h), Iambron (60h) et Depuis (60h)

Régiment de Bouillon avec les compagnies Colonelle (60h), Lieutenant-Colonel (60h), Major (60h), Bouillon (60h), Aubinei (60h) et Chaumont (60h)

Régiment Notaff avec la compagnie Notaff (60h), et 3 autres compagnies de 60h.

Total : 1620 h

Total de la cavalerie de l’armée : 4020 h (NDR: effectifs tous théoriques encore !)

 

L’armée de Champagne en mai 1641

Etat des troupes tant d’infanterie que de cavalerie dont sera composée l’armée du Roy en Champagne, commandée par monsieur le Maréchal de Châtillon

 

INFANTERIE

Régiment de Saint-Luc, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment de La Feuillade, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment de Bussy-Lamet, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment d’Uxelles, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment de Beausse (ou Bausse), 30 compagnies, 1700 hommes

Régiment de Bourgogne, 20 compagnies, 1000 hommes

Régiment de Roussillon, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment de Bussy-Rabutin, 20 compagnies, 1200 hommes

Régiment de Nettancourt, 20 compagnies, 1000 hommes

Régiment de Lesdiguières, 20 compagnies, 1000 hommes

Régiment de Lusignan, 20 compagnies, 1200 hommes

Total infanterie : 13 100 hommes

Régiments d’infanterie étrangers dont il manque l’effectif :

Régiment de Douglas, 23 compagnies

Régiment de Dowal, 10 compagnies

Régiment de Belins, 15 compagnies

Régiment de Fisvillian, 10 compagnies

CAVALERIE

Compagnies de gendarmes :

Gendarmes de la Reine, 150 chevaux

Gendarmes de Monsieur, 150 chevaux

Gendarmes Ecossais, 50 chevaux

Gendarmes d’Angoulême, 80 chevaux

Gendarmes d’Hallincourt, 70 chevaux

Chevaux-légers :

Compagnie de la Reine, 70 chevaux

Compagnie de Monsieur, 70 chevaux

Compagnie de Monsieur le Prince, 70 chevaux

Régiment de Praslin, 6 compagnies, 420 chevaux

Régiment de Terrail, 6 compagnies, 420 chevaux

Régiment de Brouilly, 4 compagnies, 280 chevaux

Régiment de Lignon, 3 compagnies, 210 chevaux

Régiment de Linars, 4 compagnies, 280 chevaux

Carabins :

Régiment de carabins d’Arnaud, 12 compagnies, 720 chevaux

 

Cette armée va être rejoint par les régiments d’infanterie de Piémont (1400 hommes), d’Andelot (1000 hommes espérés), le régiment de cavalerie de Roquelaure.

Il s’agit bien sûr d’effectifs théoriques.

 

L’armée de Champagne le 3 juin 1641

Extrait de la revue générale des troupes emporté par Monsieur des Touches, s’en retournant à la Cour.

INFANTERIE

Piémont, 27 compagnies, 1293 h

Saint-Luc Persan, 20 compagnies, 666 h

Bussy-Lamet, 20 compagnies, 746 h

Bausse d’Andelot (ou Beausse d’Andelot), 28 compagnies, 964 h

Du-Glas, 23 compagnies, 646 h

Cargret, 19 compagnies, 672 h

Nettancourt, 7 compagnies, 296 hommes

Uxelles, 20 compagnies, 385 hommes

Bussy-Rabutin, 19 compagnies, 636 hommes

Chalancey, 20 compagnies, 559 hommes

La Feuillade, 20 compagnies, 186 hommes

Lusignan, 17 compagnies, 96 hommes

Total : 7145 hommes

CAVALERIE

Gendarmes de la Reyne, 136 h

Gendarmes de Monsieur, 123 h

Gendarmes Ecossais, 34 hommes

Gendarmes d’Angoulême, 66 hommes

Sous-total Gendarmes : 359 h

Chevaux légers de la Reyne, 39 hommes

Chevaux légers de Monsieur, 42 hommes

Chevaux légers de Monsieur le Prince

Sous-total Chevaux légers garde : 151 h

CAVALERIE LEGERE

Régiment de Praslin avec compagnies Praslin (59), Maître de Camp (52), Chambort (56), Arnicourt (64), Le Moine (56), Radois (31) et des Reaux (59) pour un total de 374 h

Régiment de Brouilly avec compagnies Brouilly père (56), Brouilly fils (64), Esclaincullières (63) et Grand-Pré (53) pour un total de 236 h

Régiment de Lignon avec compagnies Lignon (61), du Hamel (56) et La Renouillere (61) pour un total de 178 h

Régiment de Linars avec compagnies Linars (58), Montagnac (32), Champagnac (36) et Savignac (31) pour un total de 157 h

Régiment de Roquelaure avec compagnies de Roquelaure (58), du Hamel (65), Biran (42) et Daussy (37) pour un total de 202 h

Régiment du Terrail avec compagnies du Terrail (46), Torigny (66), Chambaut (50), Ternes (14), Guron (26) et Saint-Vincent (48) pour un total de 250 h

Régiment d’Ergenfeld avec compagnies d’Ergenfeld (85), D’Ergenfeld fils (41), Calthoffe (77), Bouc (55), Lesguille (45) et Grotviet (36) pour un total de 319 h

Carabins d’Arnault avec compagnies Arnault (52), Maubuisson (41), du Pré (44), Recy (48), du Pin (39), du Clau (48), Bonnières (50), Monsou (39) et Clerget (41) pour un total de 403 h

Total de la cavalerie : 2313 h

Total de toute la cavalerie : 2632 h

C’est sans comprendre les Officiers, tant à la cavalerie qu’à l’infanterie, sinon qu’à la cavalerie, les petits Officiers sont compris.

(NDR : Il s’agit là d’effectifs réels au bout de 2 mois de campagne).

Source : Histoire de la maison de Coligny

Stéphane Thion