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Tag: Guerre de Trente ans

Un podcast sur l’armée suédoise par la taverne d’imrahil

Un podcast sur l’armée suédoise par la taverne d’imrahil

Gustavus Adolphus à la bataille de Breitenfeld, J. Walter, 1632
       
Armee Standard (armée type) 1495  
       
CiC rang 3 Initiative / Fast – Accomplice   25
       
Regiment 1     390
Cdt rang 2 Drill / Expert 25  
Mordern Squadron Reinforced (shot 5) 130  
Mordern Squadron Reinforced (shot 5) 130  
Musketeer Group Reinforced (shot 5) 105  
       
Regiment 2     310
Cdt rang 2 Dexterity / smart 25  
Mordern Squadron   110  
Mordern Squadron   110  
Shoot Company Veteran 65  
       
Regiment 3     370
Cdt rang 2 Zeal / provoker 25  
Mordern Squadron Veteran (Discipline 5 Melee 4) 135  
Mordern Squadron Veteran (Discipline 5 Melee 4) 135  
Shoot Company Large company 75  
       
Regiment Cavalerie 1     225
Cdt rang 2 Dexterity / relentless 25  
Cuirassiers Modern Cavalry – Fearless 105  
Cuirassiers Modern Cavalry – Veteran 95  
       
Regiment Cavalerie 2     175
Cdt rang 2 Elan / swift 25  
Arquebusiers à cheval Pistols – veteran 80  
Arquebusiers à cheval Pistols 70  
L’armée transylvaine de Gábor Bethlen (1618-1628)

L’armée transylvaine de Gábor Bethlen (1618-1628)

Gábor Bethlen succéda à Gábor  Bathory comme prince de Transylvanie. Calviniste, il mettra tout en oeuvre pour faire prospérer la nation hongroise et la protéger à la fois contre les Turcs et l’Empire des Habsbourg. Il interviendra ainsi dans la première phase de la Guerre de Trente Ans, jusqu’à sa mort, en 1629. Il combattra notamment au côté des états protestants révoltés contre Ferdinand II, empereur germanique mais aussi roi de Hongrie. Gábor Bethlen commencera ainsi à assiéger Vienne en 1619, avant de lever le camp par manque de soutien protestant. Il repartira en campagne en 1622, guerroyant en Haute-Hongrie, jusqu’à la paix de Presbourg, en 1626.

L’armée de Gábor Bethlen consistait en de la cavalerie, de l’infanterie et de l’artillerie mais avec une forte dominante de cavalerie. La cavalerie était armée de la lance, de l’épée, du poignard et du pistolet. L’arme principale de l’infanterie était le mousquet et le sabre. L’infanterie transylvaine de Bethlen n’était pas armée de piques. Ses troupes légères, cavaliers et piétons, étaient recrutées parmi les Hongrois (haiduks, hadjùs et Hussars), mais aussi les Turcs, Tartares, Moldaves et Valaques. Les mercenaires turques, tatares, moldaves et valaques pouvaient être nombreux. Ainsi, en 1623, Gábor Bethlen, ayant négocié avec la Porte, reçu le renfort des Turcs, qui joint avec ses troupes hongroises, transylvaines et valaques, faisait une armée de 40 000 hommes.

Les hadjùs libres étaient des bergers hongrois équipés et armés, recrutés comme mercenaires. Il servaient comme cavalerie ou infanterie légère. L’infanterie légère hadjù, privilégiait les embuscades. Leur armement était composé d’un mousquet court ou d’une carabine, d’un sabre et d’une hache. Les cavaliers hadjùs ajoutaient la lance à cette armement. Les haiduks étaient des arquebusiers hongrois. Les Hussars étaient des cavaliers hongrois réputés pour leur habileté. Les hussards hongrois privilégiait la lance et le sabre ou la hache au combat. Les hussards les mieux équipés étaient équipés d’un casque de type capeline, d’une cuirasse, d’un haubert de maille et de protège-bras.

Le prince de Transylvanie avait aussi accès au recrutement de troupes hongroises, de cosaques polonais, ainsi que de mercenaires occidentaux, notamment allemands, tchèques, moraves et silésiens. Ce sont ces derniers qui fournissaient les régiments de piquiers et mousquetaires, de dragons ou mousquetaires montés et de cuirassiers. Gábor Bethlen avait aussi l’habitude de recruter les mercenaires de son adversaire. Ce fut notamment le cas avec les troupes hongroises de Ferdinand, qui sont volontairement passées au service du prince de Transylvanie à plusieurs reprises. Les mercenaires allemands étaient les plus réputés. Lors de ses premières campagnes, ceux-ci étaient néanmoins peu nombreux, ne comptant que 4000 fantassins et 2000 cavaliers.

 

Les mercenaires de Gábor Bethlen était suppléés par le recrutement de nobles hongrois et de levées transylvaines du Comté, notamment des Székely. Les Székely formaient une grande part des armées transylvaines. Les plus riches servaient comme cavaliers alors que l’homme commun servait dans l’infanterie comme mousquetaire. Cette infanterie était vêtue de rouge, ce qui les faisaient désignés comme Trabants rouges. Les Trabants rouges devaient répondre à l’appel aux armes de leur prince et se présenter avec un mousquet et un sabre.

En termes d’organisation, les soldats transylvains étaient regroupés en  század. Mais à l’époque,  les  unités et les subdivisions n’avaient pas d’effectif stable pour l’infanterie comme pour la cavalerie. Un corps ou régiment d’infanterie pouvait compter de 2 à 3000 hommes, et était composé de 8 à 24 század. Les corps de cavalerie pouvaient compter de 5 à 8 000 cavaliers,  divisés en század de 50 à 100 hommes. Les termes század et zászló (Compagnie, Fähnlein) désignaient ainsi les subdivisions des régiments, l’équivalent de nos compagnies. Des unités de 300 et 500 hommes pour la cavalerie, et de 500 hommes pour l’infanterie, semblent constituer l’échelon supérieur au század . Le terme banderi, issu de l’ancienne noblesse, semblait encore utilisé. Il désignait peut-être des unités de cavalerie lourde. Les unités de mercenaires et les troupes permanentes du Comté étaient périodiquement soumises à des « monstres» mensuelles, au cours desquels la tenue, l’armement, et l’entrainement, étaient contrôlés.

Ci-dessus et ci-dessous : gardes de Gábor Bethlen et hadjùs hongrois/transylvaniens

En Hongrie, la cavalerie dominait largement en termes d’effectifs : le rapport entre cavaliers et fantassins était souvent de 3 ou 2 pour 1, exceptionnellement 1 pour 2.  Gábor Bethlen se reposait donc principalement sur sa cavalerie, et c’est avec elle qu’il connaitra ses plus beaux succès. Contre des positions défensives, il faisait démonter sa cavalerie lorsque nécessaire pour combattre par le feu. Mais le manque d’infanterie se faisait souvent ressentir. Ce qui lui faisait dire : S’il y a des centaines de milliers de cavaliers dans une guerre, mais pas de piétons, on ne peut faire que peu de choses, quand l’ennemi se retranche. Il reconnaissait ainsi que le fantassin pouvait combattre là où la cavalerie ne le pouvait.

Ci-dessous : cavalerie légère hongroise et croate

L’artillerie était peu nombreuse au sein de l’armée transylvaine. Les canons lourds suivaient l’armée, leur présence étant indispensable lors des sièges de places fortes. En 1623, le prince Transylvain alignera tout de même quatre batteries de 16 canons pour un siège. L’artillerie de campagne se limitait cependant en général à une vingtaine de canons. Les canons étaient tractés par des chevaux, ou par des bœufs.

L’approvisionnement des troupes était assuré grâce aux chariots du train. Ces chariots étaient tractés par des bœufs, ce qui ralentissait l’armée. Gábor Bethlen demandait à ce qu’il y ait 50 charrettes à bœufs pour 1000 hommes. Il fallait donc compter un énorme train de 1000 chariots pour une armée de 20000 hommes.

Stéphane Thion

(Aquarelles de K.A. Wilke)

 

Les armées de l’Union Protestante (1618-1628)

Les armées de l’Union Protestante (1618-1628)

En 1608, furieux de la nouvelle interprétation des stipulations d’Augsbourg proposée par le parti catholique au Reichstag, les représentants des états protestants quittent l’assemblée. Ils constituent alors, le 14 mai 1608, une union défensive, appelée Union protestante, ou Union évangélique. Christian d’Anhalt pousse alors un calviniste, l’électeur palatin Frédéric V, à prendre la tête de cette Union. Suite à la défaite de l’Union protestante à la bataille de la Montagne Blanche, en 1620, Frédéric V sera surnommé le Roi d’un hiver.

En réalité, il n’existait pas une mais plusieurs armées protestantes. Matthias Thurn commanda la première armée, en 1619, mais Frédéric V en confia le commandement à son favori, Christian d’Anhalt, début 1620. Après la Montagne Blanche, Ernst von Mansfeld prit le commandement de l’armée de Frédéric V alors que Christian de Brunswick vint renforcer l’Union avec une nouvelle armée.

L’armée du Roi d’un Hiver en 1620

Les régiments bohémiens sont théoriquement à 2 000 hommes, en 10 compagnies de 200 hommes et les régiments de cavalerie à 4-5 compagnies de 100 chevaux. À la bataille de la Montagne Blanche, l’armée bohémienne de Christian d’Anhalt compte de l’ordre de 11 600 fantassins en 14 bataillons, 11 400 cavaliers en 28 escadrons et 10 canons. Cette armée a été réorganisée sur les principes hollandais, en bataillons de 1 000 hommes sur 10 rangs de profondeur et en escadrons de 400 chevaux.

Armée bohémienne de Christian d’Anhalt à la bataille de la Montagne Blanche (1620) :

Avant-Garde (1ère ligne)                  (5 bataillons et 6 escadrons)

Sthrum                                                 4 compagnies en 1 escadron

Infanterie mährisches (morave)     4 enseignes en 1 bataillon (Bierek)

Cavalerie silésienne                           4 compagnies en 1 escadron

Infanterie mährisches                       4 enseignes en 1 bataillon (Bierek)

Cavalerie autrichienne                      8 compagnies en 1 escadron

Infanterie d’Hohenlohe                    4 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie d’Hohenlohe                     5 compagnies en 1 escadron

Infanterie d’Hohenlohe                    4 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie bohémienne                      3 compagnies plus 1 compagnie royale en 1 escadron

Cavalerie de Bubna & Solms            9 compagnies en 1 escadron

Infanterie de Thurn                           6 enseignes en 1 bataillon

Bataille (2nd ligne), dans les intervalles     (6 bataillons et 6 escadrons)

Cavalerie hongroise                            300 cavaliers en 1 escadron

Cavalerie de Stubenvolls märische   5 compagnies en 1 escadron

Infanterie oberennsisches                 2 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie du prince d’Anhalt             4 compagnies en 1 escadron

Infanterie oberennsisches                 3 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie du prince d’Anhalt             3 compagnies en 1 escadron

Infanterie de Capliers                         3 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie mährische de Borsida       4 compagnies en 1 escadron

Infanterie de Capliers                        3 enseignes en 1 bataillon

Cavalerie mährische de Künen        4 compagnies en 1 escadron

Infanterie de Capliers                        3 enseignes en 1 bataillon

Infanterie de Thurn                           4 enseignes en 1 bataillon

La 3e ligne, 1000 pas derrière

Réserve :                                             6000 Hongrois en 9 escadrons

Aile gauche :                                      1600 Hongrois

En 6 unités en avant du front (à 5 “sauts”) disposés en trois échelons.

Au milieu de la première ligne sont disposées 4 compagnies “extraordinaires” de cavaliers de l’avant-garde.

La relation officielle bavaroise donne 4 bataillons et 12 escadrons en première ligne, 3 bataillons et 5 escadrons en seconde ligne et 6000 hongrois en réserve, sur les ailes, pour un total de 21 000 hommes.

Ci-dessus : couleurs de frédéric de Bohême ; ci-dessous : arquebusier à cheval et infanterie (régiment du margrave de Jagendorf)

Ci-dessus : infanterie morave ; ci-dessous : cuirassiers d’Anhalt, bourguignottes et cabassets

Ci-dessous : infanterie de la ligue protestante.

Ci-dessous : étendards de compagnies d’un régiment de Frédéric de Palatinat, roi de Bohême, en 1616

L’armée de Ernst von Mansfeldt de 1620 à 1626

L’infanterie et la cavalerie de Mansfeld suivent la même organisation que celle d’Anhalt & de Thurn. Certains régiments de cavalerie, comme le Leib régiment, étaient à 1000 chevaux, en 10 compagnies de 100 chevaux, formant probablement 2 escadrons. En 1625, les escadrons ne sont plus qu’à 300 chevaux. Certains régiments d’infanterie de Mansfeld avaient des couleurs distinctives (principalement l’étendard) : en 1622, il y a ainsi les régiments blanc, bleu & blanc, rouge, bleu, jaune, et vert.

Armée de Ernest de Mansfeld en 1620 :

Régiment                                      Infanterie         Cavalerie

Ernest de Mansfeldt                      2,000

Guillaume de Saxe-Weimar         3,000                     1,000

Casimir de Loewenstein                2,000

Joachim Carpezan                          2,000

Poeblitz                                            2,000

Balthazar de Schlammersdorf      2,000

Sigismond de Brandebourg                                         1,000

Frédéric de Saxe-Altenbourg                                       500

______            ______

13,000                  2,500

Source : document des archives de Vienne cité par hurter (Ferd.III, t.IX, page 52).

En mars 1622, le comte Ernest de Mansfeldt offre à l’Infante « de conduire douze régiments d’infanterie et 5,000 chevaux, le régiment à 3,000 hommes, selon le traitement des Pays-Bas. » L’Infante répond à Mansfeldt qu’il consent « à accepter au service de Sa Majesté outre les 6,000 hommes de pied et les 1,000 chevaux, déjà précédemment agréés, encore 4,000 hommes de pied et 1,000 chevaux, soit en tout 10,000 hommes de pied et 2,000 chevaux. »

Vers 1610, jean-Jacques Walhausen prescrivait effectivement des régiments d’infanterie de 3,000 hommes, en 10 compagnies de 300 hommes.

Ci-dessous : cornette de cuirassier de Mansfeldt

Ci-dessus : infanterie de Mansfeldt (anglais, écossais, allemands)

 

L’armée de Georg Friederich von Baden-Durlach de 1620 à 1622

L’infanterie du Margrave de Bade en 1622 (bataille de Wimpfen) est organisée sur le modèle hollandais. Les régiments d’infanterie sont à 10 compagnies de 200 hommes et les régiments de cavalerie en 3-10 compagnies de 100 chevaux. À Wimpfen, les bataillons étaient de 1 400 hommes sur 10 rangs de profondeur, deux seulement étant à 800 hommes. Sa cavalerie combat en escadrons de 3 à 600 chevaux sur 6 rangs de profondeur. La spécificité de cette armée repose sur ses 70 wagons de combats, à l’image de ceux des hussites, équipés de mortiers tirant à mitraille.

L’armée du Margrave comptait, à Wimpfen (1622), 13 000 fantassins et 3000 cavaliers. L’armée de Tilly prendra à l’armée protestante de Baden-Durlach, à l’issue de la bataille de Wimpfen (1622), plus de 1200 chariots et charrettes (dont 4 chariots chargés d’échelles), 2 grands canons de 60 livres, 20 canons moyens (dont 15 de 40 livres), et 85 pièces de plus petit calibre.

Ci-dessous : infanterie et arquebusier à cheval badois

Drapeaux

Pour compléter, une série d’étendards de compagnies de l’Union Protestante (armées de Mansfeldt, Brunswick et Baden-Durlach) :

Stéphane Thion

(Aquarelles de K.A. Wilke)

L’armée française en 1648

L’armée française en 1648

 

Voilà une présentation de l’armée française en 1648 selon un document d’époque.

Des Gardes du Roy 1648-1649

Encore que les gardes du Roy soient une dépendance de sa personne royale, elles ne laissent pas d’être employées au service de l’Etat.
Les gardes qui s’approchent le plus près de la personne du Roy sont les gardes écossaises, qu’on appelle gardes de la manche, qui sont sous la charge de monsieur de Chandenier, qui a été pourvu de cette charge depuis la mort du marquis de Gesvres. Sa compagnie est composée de cent archers sous un lieutenant et quatre exempts, qui sont comme les sergents et portent le bâton dans la maison du Roy de ces cent il n’y en a que seize qui portent le hoqueton à la marche, et la hallebarde frangée d ‘or et la lame dorée ; et il y en a toujours deux derrière la chaise du Roy quand il dîne ou qu’il se trouve quelque part en cérémonie. Les mêmes gardes de la même compagnie, aussi bien que ceux des trois autres compagnies commandées par le comte de Tresmes, monsieur de Villequier, gouverneur de Boulogne, et par le comte de Charraut, fils du comte de Béthune, gouverneur de Calais, font garde devant l’antichambre du Roy, les uns avec des hallebardes, les autres avec des carabines. Les capitaines de ces gardes servent, par quartier, et quand ils sont en service ils suivent le Roy immédiatement, quelque part qu’il aille, à table, en carrosse et partout ailleurs ; la nuit ils couchent sous la chambre du Roy et gardent les clefs de la maison sous leur chevet.
Les Cent-Suisses de la garde du Roy font garde dedans la cour, et marchent devant le Roy en allant par la ville ou allant dans la cour de la maison ; ils sont tous habillés des couleurs du Roy, avec des papillotes d’argent.
La charge de grand-prévôt de l’hôtel est très belle et vaut plus de soixante mille livres de rente. Sa juridiction est sur tous les marchands et cabaretiers suivants la cour, qui doivent tous prendre lettres de lui, et faire marquer leurs poids, et mesures par un de ses lieutenants. Cette charge est à présent possédée par le marquis de Seuches.
La première porte du Louvre ou du palais où le Roy loge a ses gardes particulières, qui sont appelées gardes de la porte, et sont tous sous la charge du comte de Nogent. Ils portent le hoqueton des couleurs du Roy, avec des papillotes d’or et une clef en broderie.
Outre ceux-ci, il y en a encore qui, bien qu’ils soient au nombre de deux cens, ne laissent pas d’être appelés les Cent-Gentilshommes, parce que, lors de leur première institution, on n’en fit que cent. Ceux-ci marchent devant le Roy les jours de cérémonie, deux à deux, et le bec de corbin ou faucon à la main.
Les mousquetaires à cheval de la garde du Roy ne font garde que quand le Roy sort ; alors ils marchent à cheval devant toutes les autres gardes, deux à deux. Ils ont tous la casaque bleue avec la croix d’argent ; leur capitaine est monsieur de Treville, que le défunt Roy a avancé à celte charge à cause de son grand courage. Ils sont au nombre de cent trente et ont quarante sols par jour.
Les deux régiments des gardes françaises et suisses font garde hors du Louvre et à toutes les avenues; chacun de ces deux régiments est composé de trente compagnies, qui doivent être de deux cens hommes chacune, quoique les françaises soient le plus souvent bien faibles. Le mestre de camp du régiment des gardes françaises est le maréchal de Grammont, qui a succédé à cette charge à défunt monsieur de Rambures, qui l’avait eue après le comte de Sault, fils du duc de Créquy. Le colonel général des Suisses est monsieur le maréchal de Schomberg, qui a succédé en cette charge à défunt monsieur le maréchal de Bassompierre.
Outre cela, il y a une compagnie de gens-d’armes et une compagnie de chevaux-légers, chacune de deux cents hommes, qui servent par quartier.

Les Armées du Roy 1648-1649

Le connétable (quand il y en a un) est généralissime des armées de France, et a pour lieutenants généraux les maréchaux de France, qui commandent en chef en l’absence du connétable.
Aujourd’hui, et depuis la mort du défunt Roy, monsieur le duc d’Orléans est lieutenant général du Roy mineur par tout le royaume et en toutes ses armées. Il a ci-devant commandé en personne l’armée de Flandres, en l’absence duquel monsieur de Rantzau et defunt monsieur de Gassion ont commandé la même armée en qualité de lieutenants généraux.
L’armée de Flandres a cette année été commandée par monsieur le prince de Condé, qui a eu pour lieutenants généraux le maréchal d’Erlach et monsieur de Villequières, et pour maréchaux de camp monsieur de la Ferté-Imbaut et autres.
L’armée de Catalogne est commandée par monsieur le maréchal de Schomberg, vice-roy de cette province, qui a pour maréchaux de camp monsieur de Saint-Aulnais, le marquis Saint-Maigrin et autres.
L’armée d’Italie a été cette année commandée par le duc de Modène et le prince Thomas, qui avaient pour maréchaux de camp le mareschal du Plessis-Praslin, le marquis Ville, qui a été tué devant Crémone, et marquis de Saint-André et autres.
L’armée d’Allemagne a esté commandée par le maréchal de Turenne ; pour maréchaux de camp il y avait monsieur Taupadel et autres.

Toutes ces armées sont composées de gens-d’armes; chevaux-légers et infanterie.
Le Roy, la Reyne, monsieur le duc d’Anjou, monsieur le duc d’Orléans, tous les princes du sang et les maréchaux de France, ont chacun leurs compagnies de gens-d’armes, qui sont compagnies franches, et dont les lieutenants vont du pair avec tous les capitaines et mestres-de-camp de la cavalerie légère, en sorte qu’un lieutenant de gens-d’armes se trouvant en l’occasion, s’il est plus vieux officier qu’un mestre-de-camp, il le commande. Ces gens-d’armes ont armes complètes et sont payez pour deux chevaux, et partant obligez d’avoir avec eux un homme de service.

Les chevaux-légers n’ont qu’une cuirasse. Ils étaient aussi divisez en compagnies franches, et n’étaient commandées en l’absence du colonel et du mestre-de-camp général que par le plus ancien capitaine ; mais depuis l’an 1636 on les a réduits en des régiments commandés par des mestres-de-camp. Les étrangers qui entrèrent alors au service du Roy furent cause de ce changement. Le colonel général de la cavalerie légère est le comte d’Alets, fils du duc d’Angoulême.

Le Roy tient à ses gages environ deux cens quarante cornettes de cavalerie, distribuées en cinquante-six régiments, outre les étrangers, qui sont au nombre de douze ; le baron de Degenfeld etait colonel de la cavalerie étrangère , mais depuis sa retraite il n’y en a point eu.

Le Roy a deux cens dix régiments d’infanterie, tous sous le commandement du duc d’Espernon, qui en est colonel général ; une bonne partie de ces régiments sont composez de trente compagnies, et chaque compagnie payée à quatre-vingt-dix hommes, excepté celui des gardes, dont les compagnies sont de deux cens hommes ; ce régiment a pour mestre-de-camp monsieur le maréchal de Grammont.

Outre cela le Roy a quelques régiments étrangers à son service, qui sont : Allemands, Ecossais, Irlandais, Italiens. Liégeois et autres, particulièrement des Suisses, dont il y a six à sept mille en France. Leur colonel général était ci-devant monsieur de Bassompierre qui est mort, et maintenant c’est monsieur le maréchal de Schomberg. Il y a aussi un colonel général des Corses, qui est le fils du défunt maréchal d’Ornano, quoiqu’il n’y ait point de Corses au service du Roy.
L’armée navale a été commandée par le duc de Richelieu. fils du baron de Pontcourlay, général des galères depuis la mort du duc de Fronsac, amiral de France. Elle est composée d’environ trente vaisseaux ronds et de vingt-cinq galères.

Pour payer cette soldatesque il y a plusieurs sortes de fonds : l’un pour celle qui est tous jours entretenue et est payée par les trésoriers de l’ordinaire des guerres, et l’autre pour celle qui est payée par les trésoriers de l’extraordinaire des guerres. Les gens-d’armes suisses et régiment des gardes ont chacun leurs trésoriers et payes particulières, qui en ont encore d’autres sous eux, qui payent le rôle que les commissaires et contrôleurs des guerres leur fournissent, signent et vérifient de leurs mains, et selon la revue qu’ils en ont faite. L’armée navale et l’équipement des vaisseaux, tant de ladite armée navale que des frégates garde-côtes, sont payées par les trésoriers de la marine.

Extrait de Estat de la France comme elle estoit gouvernée en l’an 1648 et 1649.
de Séguier, d’Aligre et Barillon

 

L’armée danoise de Christian IV (1624-29)

L’armée danoise de Christian IV (1624-29)

Christian IV du Danemark a initié des réformes comparables à celles de Gustave Adolphe mais en restant plus proche du modèle hollandais. Son infanterie est organisée en régiments de théoriquement  12 compagnies de 200 hommes, soit 2 400 hommes, . Au combat, ces régiments doivent idéalement former deux bataillons de 1 200 hommes avec une proportion de deux mousquets pour une pique. Les régiments danois, comme ceux de l’Union protestante, étaient colorés. On distingue ainsi le régiment rouge et le régiment bleu.

La cavalerie danoise du roi Christian IV est organisée en régiments. Chaque régiment compte théoriquement 6 compagnies de 106 chevaux. Une compagnie se divise en quatre troupes, trois de 27 cuirassiers et une de 25 arquebusiers. Les régiments comptent donc  3/4 de cuirassiers et 1/4 d’arquebusiers qui se forment derrière les cuirassiers. La cavalerie se déploie en escadrons de 300 chevaux sur 6 rangs de profondeur et 50 chevaux de front.

L’artillerie est composée de canons, de demi-canons, de couleuvrines, de faucons, de fauconneaux et de petits mortiers de 8 livres, avec une proportion théorique de un à deux pièces pour 1 000 hommes.

Le déploiement souvent adopté par les armées danoises est celui en forme de losange (ou diamant), comme représenté par le sieur du Praissac : deux bataillons en première ligne, puis deux couples de deux bataillons, décalés à gauche et à droite en seconde ligne, et enfin un couple de deux bataillons, derrière les deux premiers, en troisième ligne. Ces huit bataillons sont flanqués d’escadrons de cavalerie, ceux-ci pouvant aussi être déployés en losange, et plusieurs de ces brigades peuvent être déployées côté à côté. C’est la forme déployée par l’armée danoise à Lutter am Barenberg en 1626.

Ainsi, l’armée se déploie théoriquement sur 3 lignes de 3 régiments d’infanterie, ces régiments disposés par paires de bataillons  avec des intervalles entre chaque paire de bataillon. Le second échelon couvrira les intervalles du premier échelon. Le troisième échelon sera déployé comme le premier échelon avec des régiments de cavalerie comblant les intervalles. Le gros de cavalerie sera disposé sur chaque aile, en échiquier. Comme l’infanterie, les régiments de cavalerie seront scindés et alignés en paires d’escadrons.

 

Ci-dessus : déploiement d’une armée selon Du Praissac (in Discours Militaires)

Ci-dessous : déploiement de l’armée de Christian IV à Lutter am Barenberge, 1626 (en bleu, à droite)

Christian IV, de même que Gustave Adolphe, conduira des expérimentations en ce qui concerne l’artillerie. Il rationalisera les calibres en les limitant à 5 calibres différents : fauconneau de 3 livres, double-fauconneau de 6 livres, demi-couleuvrine de 12 livres, demi-canon de 24 livres et canon de 48 livres.

L’armée « idéale » de Christian IV totaliserait 32000 hommes dont 25000 fantassins et 6000 cavaliers, 6 canons, 12 demi-canons, 6 demi-couleuvrines, 6 double-fauconneaux, 6 fauconneaux et 3 mortiers de 8 livres

Les danois ne composaient qu’une part de l’armée du roi Christian. La majorité des troupes étaient des mercenaires allemands, anciens régiments de Mansfeld et de Brunswick. En réalité, après que Christian IV déclara la guerre, il ne put emmener que  régiments danois avec lui. Le reste de son armée était composée principalement de protestants allemands, aux côtés d’écossais, anglais, français et hollandais.

Unités danoises de l’armée de Christian IV de Danemark (1625-26) :

Compagnie d’infanterie de la Garde (Leib) :                           1 compagnie estimée à 400 hommes

Régiment d’infanterie de la garde (Leib, régiment bleu) :  20 compagnies pour un total estimé de 2800 hommes

Régiment d’infanterie Kruse (régiment rouge) :                  20 compagnies pour un total estimé de 3000 hommes (3 bataillons)

Compagnie de cavalerie de la Garde (Leib) :                          1 compagnie estimée à 300 hommes en 1 escadron

Régiment de cavalerie de la Garde (Leib) :                           10 compagnies pour un total estimé de 1000 hommes en 2 escadrons

A ces unités, s’ajoutent les régiments des armées de Mansfeld, de Christian de Brunswick du Landgrave de Hesse-Cassel, du Rhingrave (…).

Source principale : Battles of the Thirty Years War, from White Mountain to Nördlingen 1618-1635  de W.P. Guthrie

 

Ci-dessus et ci-dessous : Arquebusier à cheval et drapeaux danois (Aquarelles de K.A. Wilke)

Ci-dessous : drapeau danois (Armémuseum de Stockholm, taille : 100x100cm)

 

Ci-dessous : cornette de cavalerie

 

Stéphane Thion